Dix jours d’escalade des tensions dans le Golfe

  • 2019-05-16 22:19:00
Déploiements militaires américains dans le Golfe, « menaces » présumées émanant de l’Iran, « actes de sabotage » contre des pétroliers et attaques de drones sur un oléoduc saoudien, rappel de dix jours d’escalade des tensions au Moyen-Orient. « Menace crédible »Le 5 mai, le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton annonce le déploiement du porte-avions USS Abraham Lincoln et d’une force de bombardiers dans la région du Moyen-Orient. Le lendemain, le ministre américain de la Défense par intérim Patrick Shanahan qualifie ce déploiement de « réponse à des indications d’une menace crédible de la part des forces du régime iranien ». Le 7, les États-Unis annoncent dépêcher plusieurs bombardiers B-52 dans le Golfe. Depuis, le Pentagone a annoncé l’envoi d’un navire de guerre et d’une batterie de missiles Patriot. Sanctions contre TéhéranLe 8, l’Iran décide de cesser de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, des mesures auxquelles il s’était engagé dans le cadre de l’accord international de 2015 limitant son programme nucléaire. Un an après la dénonciation de l’accord par les États-Unis, qui ont rétabli leurs sanctions contre l’Iran, Téhéran donne « 60 jours » aux pays restant parties à ce pacte (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) pour « rendre opérationnels leurs engagements » dans les secteurs pétrolier et bancaire. Le président américain Donald Trump impose de nouvelles sanctions contre « les secteurs iraniens du fer, de l’acier, de l’aluminium et du cuivre ». « Actes de sabotage »Le 12, quatre navires, dont deux pétroliers saoudiens, sont la cible d'« actes de sabotage » au large de l’émirat de Fujairah, membre de la Fédération des Émirats arabes unis (EAU). Le port de Fujairah est le seul terminal des Émirats situé sur la côte de la mer d’Arabie, qui contourne le détroit d’Ormuz, par où passent la plupart des exportations de pétrole du Golfe. Téhéran, qui a menacé à plusieurs reprises de fermer ce détroit stratégique, juge « alarmants » les « actes de sabotage ». « Pas de guerre »Le 13 mai, les Européens signifient au secrétaire d’État américain Mike Pompeo leur préoccupation face au risque d’un conflit « par accident » dans le Golfe. Le lendemain, celui-ci réfute toute volonté de guerre avec l’Iran de la part des États-Unis. Donald Trump dément tout projet d’envoyer 120 000 soldats au Moyen-Orient pour contrer l’Iran, une hypothèse évoquée la veille par le New York Times. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, affirme qu'« il n’y aura pas de guerre » avec les États-Unis. Attaque de drones près de RyadLe 14, des rebelles Houthis pro-iraniens du Yémen lancent des attaques à l’aide de sept drones dans la région de Ryad, endommageant deux stations de pompage d’un oléoduc reliant l’est à l’ouest du royaume saoudien, premier exportateur de pétrole au monde. Le 15, les Émirats arabes unis prônent une « désescalade » dans le Golfe, tout en imputant au « comportement de l’Iran » les tensions croissantes dans cette région. Retrait de diplomates américains d’IrakLe 15, le département d’État américain ordonne à son personnel diplomatique non essentiel de quitter l’ambassade de Bagdad et le consulat d’Erbil (nord). « Il s’agit d’une menace imminente contre notre personnel », déclare un haut responsable américain, évoquant notamment la responsabilité de « milices irakiennes sous commandement et contrôle des Gardiens de la Révolution iraniens ». Les armées allemande et néerlandaise suspendent leurs opérations de formation militaire qu’elles dispensaient en Irak. Raids saoudiens sur SanaaLe 16 mai, la coalition sous commandement saoudien au Yémen mène une série de raids aériens sur Sanaa, contrôlée par les rebelles Houthis. Ryad accuse l’Iran d’être derrière l’attaque des rebelles yéménites contre l’oléoduc pétrolier saoudien. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, juge « inacceptable » « l’escalade de tensions provoquée par les États-Unis ». Il écarte « toute possibilité » de négociations avec Washington, rejetant les affirmations de Donald Trump selon lesquelles « l’Iran voudra bientôt discuter ». AFP.

متعلقات