Au Soudan, au moins 30 morts dans l’assaut des militaires au pouvoir contre les manifestants
2019-06-04 00:28:46
L’opposition accuse l’armée d’avoir dispersé le sit-in occupé depuis le 6 avril par des milliers de manifestants dans la capitale, ce que démentent les forces armées.
Les forces soudanaises sont violemment intervenues, lundi 3 juin, contre les manifestants qui campaient depuis des semaines dans le centre de Khartoum, selon le mouvement de contestation, des témoins et des chaînes de télévisions arabes. Un comité de médecins, affilié aux manifestants, a fait état lundi soir d’au moins trente morts et des centaines de blessés. Il évoque des « difficultés à comptabiliser le nombre réel de morts à cause de l’encerclement des hôpitaux » par l’armée.
Les forces armées, de police et des milices ont dispersé « le sit-in pacifique » des manifestants, avait annoncé dans la matinée l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation. « Il n’y a plus rien à part les corps des martyrs que nous ne pouvons pas sortir du lieu du sit-in jusqu’à présent », a-t-elle ajouté dans un communiqué. En conséquence, l’ALC a annoncé « l’arrêt de tout contact politique et des négociations » avec le Conseil militaire de transition. Elle appelle également à « la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui ».
De leur côté, les militaires nient avoir dispersé le sit-in par la force. Un porte-parole du Conseil, le général Shamseddine Kabbashi, a affirmé à la chaîne de télévision Sky News Arabia, basée aux Emirats arabes unis, que les forces de sécurité avaient visé lundi matin une zone « dangereuse » près du lieu du sit-in. « Cet endroit, appelé Colombia, a été pendant longtemps un foyer de corruption et d’activités » illicites, a-t-il déclaré. « De nombreuses personnes ont fui Colombia et sont entrées sur le lieu du sit-in. Résultat : de nombreux jeunes [du sit-in] ont quitté la zone. »