Au Soudan, généraux et leaders de la contestation trouvent un accord sur l’instance de transition

  • 2019-07-05 05:51:50
Selon un médiateur de l’Union africaine, les deux parties « se sont mises d’accord » pour une direction « alternée » de cette instance politique. Après des semaines d’un bras de fer politique, une solution semble avoir été trouvée au Soudan. Le Conseil militaire et l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, se sont mis d’accord vendredi 5 juillet pour une direction « alternée » de l’instance qui va diriger une période de transition d’environ trois ans, a annoncé le médiateur de l’Union africaine (UA), Mohamed El-Hacen Lebatt. Le numéro deux du Conseil militaire, le général Mohammed Hamdan Daglo, surnommé « Hemeidti », a salué l’accord en prenant la parole après le médiateur. « Nous voulons rassurer toutes les forces politiques (…) et tous ceux qui ont participé au changement, a-t-il dit. Cet accord sera complet, il n’exclura personne et inclura toutes les ambitions du peuple. » Selon un plan de transition établi par les médiateurs de l’UA et de l’Ethopie, le Conseil souverain devait initialement être présidé par un militaire pendant dix-huit mois, avant qu’un civil ne prenne la relève jusqu’à la fin de la transition. Accord sur une enquête transparente sur la répression du 3 juinGrâce à une médiation de l’Ethiopie et de l’UA, les deux camps ont relancé mercredi des pourparlers cruciaux qui portaient principalement sur la direction du Conseil souverain. Cette reprise des discussions intervenait dans un contexte tendu, après la dispersion dans le sang le 3 juin d’un sit-in de manifestants devant le QG de l’armée à Khartoum. Les deux camps se sont d’ailleurs mis d’accord pour « une enquête minutieuse, transparente, nationale et indépendante, sur tous les incidents violents malheureux qu’a connu le pays ces dernières semaines », a souligné M. Lebatt en conférence de presse. A ce jour, la contestation réclamait une enquête indépendante et internationale sur la dispersion du sit-in, ce que les généraux ont refusé après avoir mis sur pied leur propre comité d’investigation militaire. Enfin, généraux et contestataires ont accepté de « retarder » la mise en place d’un « conseil législatif », qui doit faire office de Parlement de transition, jusqu’à ce que soit installé le conseil souverain et un gouvernement civil, d’après M. Lebatt.

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