Liban: le gouvernement retire sa taxe sur les applications de messagerie

  • 2019-10-18 17:24:27
Les Libanais ont laissé éclater leur colère contre la dégradation drastique de leurs conditions de vie en manifestant à travers tout le pays jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Dans un mouvement spontané qui a fait tache d’huile dans tout le pays, des milliers de personnes sont descendues jeudi soir dans les rues de Beyrouth et des grandes villes libanaises, pour dénoncer la corruption de la classe politique en scandant des slogans appelant au départ du gouvernement ou à la « chute du régime ». Les conditions de vie se dégradent sensiblement depuis des semaines avec des grèves sectorielles et une pénurie de dollars, dans un pays dont l’économie est adossée au billet vert. La goutte qui a fait déborder le vase est une décision du ministre des Télécommunications d’imposer une taxe de 6 dollars par mois sur les conversations par WhatsApp et les autres messageries électroniques. Malgré l’annulation de sa décision jeudi soir, la colère des manifestants n’est pas tombée. Au contraire, des groupes de jeunes ont coupé à l’aide de bennes à ordure et de pneus enflammés la plupart des artères dans la capitale et les grandes villes, si bien que la circulation est devenue très difficile. Les forces de l’ordre se sont faites discrètes, évitant de se frotter aux manifestants, qui ont été quand même été repoussés lorsqu’ils ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du Grand sérail, le siège du Premier ministre Saad Hariri. Le gouvernement se réunit ce vendredi sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun pour tenter de désamorcer la crise. Mais ici à Beyrouth, beaucoup pensent qu’il est désormais trop tard.  

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