La mobilisation continue au Liban alors que la nomination d’un nouveau gouvernement se fait toujours attendre. Après les barrages des routes, les manifestants ont décidé de s’attaquer à des lieux de pouvoirs ou à des organismes jugés corrompus. Reportage. Ils sont une centaine rassemblés devant un immense immeuble en verre abritant MTC, une des deux grandes compagnies de téléphone et d’internet au Liban. Hoda fait partie des manifestants. « Cette action qui est contre MTC Touch et Alfa, c’est parce que ce sont les deux compagnies de télécommunications qui monopolisent dans ce pays, que les prix sont inacceptables, mais aussi le service est très mauvais et qu’elles représentent la corruption. La plupart des grandes compagnies qui gèrent ce pays sont liées indirectement à des politiciens ou bien à des réseaux autour de ces politiciens », déplore-t-elle. Cibler ce genre d’organisme, c’est aussi un changement de stratégie de la part des manifestants qui ne veulent plus faire de barrages sur les routes. « On a décidé de changer de stratégie, de ne plus fermer les routes comme avant ou de moins fermer les routes parce qu’il y a plein de gens qui sont affectés par cela, explique un participant. Ça leur rappelle la guerre et donc du coup ça affecte beaucoup la société, surtout les générations d’avant. Et on ne veut pas ça, on n’est pas là pour ça », Chaque jour les manifestants tentent aussi de renouveler leurs actions pour maintenir le mouvement vivant.