Un consulat iranien incendié, plus de 20 manifestants tués : colère et violences dans le sud de l’Irak

  • 2019-11-28 15:49:26
Dans la ville sainte chiite de Nadjaf et à Nassiriya, la colère des manifestants est dirigée contre l’Iran, qu’ils accusent de tirer les ficelles du pouvoir en Irak. Le mouvement de contestation du pouvoir en Irak, qui dure depuis deux mois, a connu une nouvelle escalade de violences dans la nuit de mercredi 27 à jeudi 28 novembre, dans le sud du pays. Au moins vingt-deux manifestants ont été tués dans la ville de Nassiriya, quelques heures après l’incendie du consulat iranien à Nadjaf. Des centaines de manifestants ont incendié le consulat d’Iran dans la ville sainte chiite de Nadjaf, qui accueille chaque année des millions de pèlerins notamment venus d’Iran, lançant une nouvelle étape dans le premier mouvement social spontané en Irak depuis des décennies. Ils ont crié « Iran dehors ! » et « victoire à l’Irak ! » dans l’enceinte de ce bâtiment, symbole de la République islamique, que les manifestants accusent de tirer les ficelles en Irak. Un immense cortège funéraire à Nassiriya Quelques heures plus tard, alors que Nadjaf sous couvre-feu était calme, c’est Nassiriya, plus au sud, qui s’enflammait. Là, au moins vingt-deux manifestants ont été tués par balle quand les forces de l’ordre ont avancé pour reprendre deux ponts de la ville, un foyer historique de la révolte dans le pays, selon des sources médicales et de sécurité. Plus de 150 personnes bloquant ces ponts dans le cadre d’un large mouvement de désobéissance civile ont été blessées, pour beaucoup par des tirs, et plusieurs sont dans un état critique, ont précisé ces sources. Jeudi, des milliers d’Irakiens participaient à un immense cortège funéraire dans le centre de Nassiriya, malgré un couvre-feu imposé par les autorités locales. Des renforts des forces de sécurité ont été déployés aux abords de la ville, fouillant chaque personne ou véhicule souhaitant y entrer. Cette vaste opération des forces de l’ordre a été lancée après la nomination d’un nouveau commandant militaire dans la province, comme dans d’autres. Jeudi, le premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi est pourtant revenu sur sa décision et a limogé le général Jamil Al-Chemmari, après que le gouverneur de Nassiriya a menacé de démissionner si ce commandant militaire n’était pas démis de ses fonctions. Depuis le 1er octobre, la répression du mouvement de contestation a fait 360 morts et 15 000 blessés, selon un bilan compilé par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources médicales et policières, les autorités ne communiquant plus sur les morts.

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