Washington songe à renforcer sa présence militaire au Moyen-Orient
2019-12-05 18:03:51
Les Etats-Unis songeraient à envoyer d'importants renforts militaires au Moyen-Orient, une mesure de dissuasion à l'égard de Téhéran, a indiqué mercredi le « Wall Street Journal ». Ce renforcement, qui pourrait être annoncé dans le mois qui vient, comprendrait des navires, des équipements et jusqu'à 14.000 soldats supplémentaires, soit autant que les troupes déjà déployées en renfort depuis le printemps , indique le journal. Au total, la présence américaine au Moyen-Orient et en Afghanistan est évaluée entre 60.000 et 80.000 militaires.
« Il y a beaucoup de territoire à couvrir. Pour le dire simplement, nous n'avons pas assez de ressources pour être autant que nous le voudrions aux endroits où nous le voudrions, en permanence », a récemment pointé le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain. Selon le « New York Times », l'Iran profiterait en outre du chaos en Irak pour y placer des missiles de courte portée, créant une menace supplémentaire dans la région.
« Attitude malveillante »
En septembre, une attaque contre des installations pétrolières en Arabie saoudite , attribuée à l'Iran par les Etats-Unis, a renforcé les tensions déjà très vives depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien l'an dernier. Donald Trump avait toutefois hésité à riposter frontalement, se limitant à envoyer des moyens militaires supplémentaires. Le ministre américain de la Défense, Mark Esper, avait dénoncé en octobre « l'attitude malveillante » de l'Iran, ainsi que sa « campagne pour déstabiliser le Moyen-Orient et perturber l'économie mondiale ».
En visite au Portugal mercredi, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a évoqué la question iranienne avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. En difficulté après avoir été inculpé de « malversation », d'« abus de confiance » et de « corruption » par la justice israélienne, ce dernier a demandé aux Etats-Unis d'« accroître la pression » sur Téhéran. La manière de « créer la stabilité au Moyen-Orient au moment où se déroulent des mouvements de protestation anti-Iran à Bagdad et à Beyrouth » a été une question « centrale » des discussions en marge du sommet de l'Otan au Royaume-Uni, a précisé le secrétaire d'Etat américain à Lisbonne. La porte-parole du Pentagone, Alyssa Farah, a toutefois démenti l'idée du renfort supplémentaire évoquée par le « Wall Street Journal », sur son compte Twitter. « Pour être claire, ces informations sont fausses. Les Etats-Unis n'envisagent pas d'envoyer 14.000 soldats supplémentaires au Moyen Orient », a-t-elle déclaré.
Un budget iranien en forte réduction
A Téhéran, l'impact des sanctions américaines pèse sur l'économie du pays. Privé de ses exportations de pétrole, l'Iran a présenté un budget en forte réduction pour la nouvelle année fiscale. Mercredi, le président, Hassan Rohani, a assuré que son pays restait « prêt à discuter » avec Washington si les Etats-Unis levaient leurs sanctions contre la République islamique. Une position qui n'avait pas permis, lors de l'assemblée générale de l'ONU en septembre à New York, de faire avancer les discussions entre les deux pays.