Contestation de novembre en Iran : Amnesty alourdit son bilan à « au moins 304 morts »

  • 2019-12-16 07:23:31
Un précédent bilan de l’ONG faisait état d’au moins 208 personnes tuées dans la répression de la contestation ayant touché le pays entre le 15 et le 18 novembre. Le bilan de la répression en Iran a été revu à la hausse : au moins 304 personnes ont été tuées dans la contestation ayant touché le pays entre le 15 et le 18 novembre, selon un nouveau décompte publié lundi 16 décembre par Amnesty International. « Les autorités iraniennes poursuivent leur répression féroce après les manifestations à l’échelle nationale survenues le 15 novembre, en arrêtant des milliers de contestataires ainsi que des journalistes, des défenseurs des droits humains et des étudiants pour les empêcher de dire ce qu’ils pensent de cette répression impitoyable », accuse l’organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits humains dans un communiqué. Amnesty explique avoir augmenté son dernier bilan des troubles publié le 2 décembre (au moins 208 morts) à « au moins 304 personnes (…) tuées » par « le recours à la force meurtrière » dans la répression de la contestation, dont au moins deux adolescents, âgés de 15 et 17 ans. Seuls cinq décès confirmés par les autorités L’ONG dit avoir recueilli « les témoignages éprouvants de témoins » laissant penser que « les autorités iraniennes, presque immédiatement après avoir massacré des centaines de personnes (…) ont mis en œuvre une répression à grande échelle conçue pour inspirer à tous la peur de parler ouvertement de ce qui s’est passé ». La contestation avait éclaté le 15 novembre dès l’annonce d’une forte hausse du prix de l’essence, en pleine crise économique, et avait touché une centaine de villes. Les autorités ont dit avoir ramené l’ordre en quelques jours. Cela au prix d’une « horrible tuerie », avait dénoncé Amnesty au début de décembre. Jusqu’à présent les autorités n’ont confirmé que cinq décès : quatre membres des forces de l’ordre tués par des « émeutiers » et un civil. Annoncée au début de décembre par le gouvernement, la publication d’un bilan officiel sur la base des chiffres de l’institut médico-légal national se fait toujours attendre. « Disparitions forcées » et « détentions au secret » Amnesty dit avoir des informations de plusieurs sources indépendantes, selon lesquelles un mois après le déclenchement du mécontentement populaire « les forces de sécurité continuent de mener des rafles à travers le pays pour arrêter des personnes à leur domicile ou sur leur lieu de travail ». Son communiqué évoque le sort d’adolescents de 15 ans « détenus avec des adultes » et des centres de détention « gravement surpeuplés », des « disparitions forcées » et des dizaines de « détentions au secret ». L’ONG appelle Téhéran « à relâcher immédiatement et sans condition tous ceux qui sont détenus arbitrairement » et exhorte la communauté internationale à faire pression « sans tarder » sur l’Iran, faute de quoi « des milliers [de détenus] resteront menacés de torture ou de mauvais traitements ».

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