En Algérie, la mort du général Ahmed Gaïd Salah rebat les cartes au sommet de l’Etat

  • 2019-12-25 19:02:30
A 79 ans, le chef d’état-major et vice-ministre de la défense était le véritable homme fort du pays. C’est lui qui a imposé l’élection présidentielle du 12 décembre creusant un peu plus le fossé entre les manifestants et le régime. La tradition algérienne de s’abstenir de polémiquer à propos des morts n’a pas été totalement respectée. Dès l’annonce du décès, lundi 23 décembre, du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, 79 ans, chef d’état-major et vice-ministre de la défense, les réseaux sociaux se sont emparés de l’information et l’ont largement commentée. La nouvelle est tombée dans la matinée. Selon un communiqué lu à la télévision, le général est décédé à 6 heures du matin « des suites d’un arrêt cardiaque à son domicile avant d’être transféré à l’hôpital central de l’armée ». Même en ces premières heures de période de deuil, la controverse qui entourait celui qui était devenu le seul homme fort du pays depuis le 22 février, date du début du Hirak, le mouvement de contestation de la candidature de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, est restée très présente. Pour preuve les vifs échanges sur Facebook et Twitter entre ceux qui lui prêtent le rôle de celui qui a « sauvé l’Algérie » et ceux qui l’accusent d’avoir œuvré à faire perdurer un système de pouvoir contesté. Au-delà des polémiques, parfois très vives, au sujet de la personnalité et de l’action du haut gradé, les Algériens s’interrogent surtout sur les conséquences de cette mort subite de l’homme fort du pays, qualifiée par le ministère de la défense de « douloureuse et tragique épreuve pour l’Algérie ».

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