Au Liban, la protestation reprend pour une semaine de « colère »

  • 2020-01-15 14:57:58
Les manifestants dénoncent des tentatives de récupération par certains partis tandis que la formation du gouvernement se fait attendre. L’atmosphère de la rue Hamra irrite les yeux et le nez, chargée de gaz lacrymogènes tirés en abondance par les forces de sécurité libanaises. Mains attachées, un jeune homme est poussé vers un fourgon de police, dans lequel d’autres manifestants ont déjà été embarqués. Mardi 14 janvier, l’artère commerçante de l’ouest de Beyrouth est groggy après des scènes d’émeute. Des façades de banques ont été vandalisées. Des pavés, arrachés du sol, lancés contre la police. « Cette colère, c’est l’accumulation de mois d’humiliations et de tensions, à cause des banques qui limitent l’accès aux comptes, de l’inertie des politiques, qui se comportent comme s’il n’y avait pas des protestations dans le pays depuis des mois », dit Ali, un artiste, venu avec deux amis pour manifester. Terminée dans la violence, cette journée marquait une reprise de la mobilisation, plus ténue depuis quelques semaines. Les partisans du mouvement de contestation antisystème au Liban ont appelé à une semaine de « colère ». Des rassemblements pour dénoncer l’aggravation de la situation économique ou la paralysie politique ont eu lieu, avant qu’une manifestation organisée en début de soirée, devant la banque centrale, ne dégénère. Des protestataires ont tenté de pénétrer dans ce lieu entouré de barbelés. Les forces de sécurité ont répondu par des salves de gaz lacrymogène, tout en chargeant manifestants et fauteurs de troubles. Depuis le 17 octobre 2019, les protestataires conspuent la politique financière de l’institution, l’accusant d’avoir mené le pays à la faillite, et son manque de transparence.

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