D’ici à une cinquantaine d’années, les ressources pétrolières des Émirats Arabes Unis pourraient être épuisées. La pétromonarchie du golfe Persique ambitionne de se poser comme l’un des États pionniers de l’énergie renouvelable.
Les immenses gratte-ciel percent de loin la ligne d’horizon, brouillée par la chaleur et par le faible nuage de pollution qui stagne, ce jour-là, au-dessus de la ville. À travers les vitres teintées de l’imposant 4 × 4 blanc – une carrosserie de mise pour réfléchir les rayons du soleil –, les rues d’Abu Dhabi défilent, prisonnières par endroits des files d’embouteillages. À l’exception de quelques coureurs et cyclistes déambulant sur la corniche, peu de piétons sont de sortie. Dans cette cité ultra-sophistiquée aux portes du désert, la voiture est reine.
Bientôt, un arrêt à la station-service s’impose. Au-dessus de la pompe, le prix du Super 98 est affiché à 2,15 dirhams émiriens du litre, soit 51 centimes d’euro. « Les prix peuvent beaucoup fluctuer, en fonction des cours, atteignant jusqu’à 3 dirhams. Il y a quelques années encore, il était bien en dessous de ces barres », assure la conductrice. Le pays a-t-il déjà commencé à amorcer sa transition vers d’autres ressources énergétiques ? « Le gouvernement a lancé des chantiers de recherche, mais nous avons encore le temps de voir venir ! », élude-t-elle en riant.
L’échéance est lointaine, certes. Mais d’ici à une cinquantaine d’années, les réserves pétrolières des Émirats arabes unis (EAU), septième producteur mondial avec près de 3,35 millions de barils par jour (mbj), pourraient être épuisées. « Comme d’autres pays, ils ont annoncé mi-novembre qu’ils faisaient désormais le pari du gaz naturel », souligne une experte locale. « Les hydrocarbures représentent aujourd’hui environ 40 % des exportations ».
AFP.