En Irak, l'ayatollah Sistani appelle les autorités à protéger les manifestants
2020-02-08 16:29:06
En Irak l’ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse de l’islam chiite dans le pays, exhorte les autorités à protéger les manifestants pacifiques. Depuis quatre mois les contestataires occupent l’espace public pour dénoncer un pouvoir corrompu et incompétent. Et depuis quatre mois ils sont violemment réprimés.
Ce vendredi la Commission gouvernementale des droits humains sort de son silence. Elle présente un bilan macabre : depuis le début du mouvement, il y a eu près de 550 morts et pas moins de 30 000 blessés.
En Irak les sermons des religieux se suivent et se ressemblent. Presque chaque vendredi dans leur prêche, les autorités chiites appellent au calme, à la retenue et à protéger les manifestants, mais la répression reste toujours aussi sanglante.
Le pays est divisé, éclaté. C’est le règne des milices. Elles plongent l’Irak dans un climat de terreur.
Les manifestants hostiles au pouvoir et aux puissances étrangères qui interviennent dans le pays accusent ces groupuscules armés d’être à la solde de l’Iran. Et c’est donc aussi pour protester contre la mainmise de Téhéran sur l’Irak que la rue reste mobilisée.
Autre revendication des manifestants : la démission du nouveau Premier ministre. Mais Mohamed Allawi est appuyé désormais par le puissant leader Moqtada Sadr. Autrefois, lui et ses partisans surnommés « les casquettes bleues », soutenaient la contestation populaire, mais ils ont fait volte-face ; allant même jusqu’à s’en prendre violemment aux manifestants qu’ils accusent désormais d’être ni plus ni moins que de simples casseurs qui veulent déstabiliser le pays.