Au Sommet économique arabe, peu de chefs d’État, un retour de la Syrie en suspens
2019-01-19 18:58:29
Le sommet arabe pour le développement économique et social s’ouvre dimanche à Beyrouth. Mais plusieurs dirigeants arabes ont décidé de le boycotter en raison de divergences sur la question syrienne.
Faut-il réintégrer la Syrie au sein de la Ligue arabe ? Cette question devait être étudiée lors du sommet arabe pour le développement économique et social, qui s’ouvre dimanche 20 janvier au Liban. Sauf que l’évènement n'a pas fait recette auprès des dirigeants arabes, qui ont dans une immense majorité décidé de ne pas faire le déplacement à Beyrouth où la question syrienne continue de diviser.
A l'origine, huit chefs d'État devaient être présents dans la capitale libanaise mais seuls deux d'entre eux – les présidents de la Mauritanie et de la Somalie – flanqueront leur homologue libanais Michel Aoun, a-t-on appris vendredi de source au sein du comité d'organisation.
Les pays arabes demeurent particulièrement divisés par les guerres en Syrie et au Yémen ou sur le conflit diplomatique entre le Qatar et ses voisins du Golfe. Dans ce contexte, l'une des grandes questions du sommet de Beyrouth devrait être celle d'une réintégration de la Syrie dans le jeu diplomatique régional, sept ans après son exclusion de la Ligue arabe.
Le ministre libanais des Affaires étrangères par intérim, Gebran Bassil, a plaidé en ce sens vendredi lors d'une réunion préparatoire du sommet. "La Syrie devrait revenir vers nous... Nous devrions prendre la Syrie dans nos bras plutôt que la jeter dans les bras du terrorisme", a-t-il dit. Le voeu d’une réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe a aussi été formulé par l’Irak. Mais l'Arabie saoudite, poids lourd régional opposé à Damas, semble encore réticente à une normalisation avec la Syrie.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, l'Égyptien Ahmed Aboul Gheit, a déclaré à la presse qu'il n'y avait à ce jour "aucun accord entre les pays arabes sur la réintégration de la Syrie". "Quand il y aura un consensus arabe et qu'on sera sûr qu'il n'y aucune objection [...] il n'y aura rien de plus simple que de mettre la question à l'ordre du jour d'une réunion" des ministres des Affaires étrangères, a-t-il souligné.
Pour rappel, le siège de la Syrie à la Ligue arabe avait été gelé fin 2011 en réaction à la répression meurtrière lancée par le régime de Bachar al-Assad contre des manifestations pro-démocratie, à l'origine du conflit qui a fait plus de 360 000 morts.
AFP.