Liban: le plan de réformes économiques boudé par l'opposition

  • 2020-05-09 00:06:23
Le président libanais Michel Aoun a réuni ce mercredi 6 mai les chefs des blocs parlementaires pour leur exposer les réformes économiques et financières adoptées par le gouvernement pour sortir le pays de la crise sans précédent qui le frappe. Mais le plan de redressement ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique. La réunion parlementaire a été boycottée par les deux principaux blocs sunnites présidés par les anciens Premiers ministres Saad Hariri et Najib Mikati. Cette opposition est cependant motivée par des considérations plus politiques qu’économiques. Pourtant, Michel Aoun l'a assuré : ce plan est « dénué d'arrière-pensées politiques ». Le président a invité les dirigeants du pays à l’appréhender à travers le prisme économique. Même discours du côté du Premier ministre. Pour Hassan Diab, l’heure n’est pas à la surenchère ni aux règlements de comptes politiques mais à l’unité. Le plan de réforme doit servir de base à des négociations avec le Fonds monétaire internationale. Des négociations qui ne doivent pas aboutir à une « quelconque mainmise sur le Liban », comme l’a affirmé Michel Aoun. Il rejoint en cela la position du Hezbollah, dont le représentant à la réunion a soutenu les réformes envisagées et a « accepté l'aide, d'où qu'elle provienne », à condition qu’elle n’impose pas « une tutelle » sur le pays. Le plan de réforme se fixe des objectifs sur cinq ans. Il prévoit le rééchelonnement de la dette publique qui a atteint 92 milliards de dollars (170 % du PIB), la restructuration du secteur bancaire, la réforme des finances publiques et la relance des secteurs économiques productifs.

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