Donald Trump a cent jours pour relancer sa campagne avant l’élection présidentielle
2020-07-25 11:40:50
Le président américain décroche dans l’opinion, du fait de sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire. Ses difficultés alimentent la nervosité du camp républicain.
Le temps est désormais compté. Donald Trump n’a plus que cent jours, au 26 juillet, pour restaurer son image et entretenir l’espoir d’un second mandat. La tâche s’annonce ardue d’ici au 3 novembre, jour de l’élection. Comme il a fini par le reconnaître le 21 juillet, il est loin d’en avoir fini avec le principal sujet de préoccupation de ses concitoyens, la pandémie de Covid-19 qui « va sûrement, malheureusement, empirer avant de s’améliorer ».
Jugée sévèrement par les Américains, sa gestion de la crise sanitaire explique le décrochage important constaté dans l’opinion depuis quelques semaines à propos de son action de président comme de ses intentions de vote. Elle menace deux piliers de l’électorat du président : les Blancs et les électeurs âgés d’au moins 65 ans, particulièrement exposés.
La reprise des contaminations, à la mi-juin, a entraîné la hausse du nombre de décès imputés au virus qui devrait dépasser les 150 000 avant le début du mois d’août. Elle a contraint les gouverneurs des Etats désormais les plus touchés, très majoritairement républicains, à renouer avec des mesures de précaution trop rapidement abandonnées. La conséquence n’a guère tardé : après quatre mois de baisse, le chômage qui avait lentement décru après son explosion, en mars, est reparti à la hausse le 23 juillet, compromettant la reprise économique en fanfare promise par Donald Trump.
Deux défaites symboliques
Le président des Etats-Unis a repris ses briefings presque quotidiens pour tenter de gommer l’impression désastreuse entretenue par des semaines de dénégations. Mais ils ont été surtout marqués par la reconnaissance de deux défaites symboliques. Après avoir campé dans l’ambiguïté, il s’est résigné le 21 juillet à conseiller le port du masque pour juguler la pandémie, une position adoptée depuis deux mois par son adversaire démocrate, Joe Biden.
Le 23 juillet, Donald Trump a également été contraint d’annuler le grand rassemblement républicain prévu à Jacksonville, en Floride, le 27 août, où il devait accepter officiellement l’investiture de son parti pour la présidentielle. Joe Biden l’avait là aussi devancé en annonçant dès le 24 juin que la convention démocrate prévue à Milwaukee (Wisconsin), à partir du 17 août, serait essentiellement virtuelle, les délégués et les élus du Congrès étant invités à la suivre à distance.
Cette annulation s’est avérée d’autant plus mortifiante que Donald Trump avait exigé en juin la relocalisation de cet événement initialement prévu en Caroline du Nord, à Charlotte, dans le cadre de la convention nationale du Grand Old Party, pour esquiver les contraintes sanitaires imposées par le gouverneur démocrate de cet Etat. Le choix de la Floride, devenue entre-temps l’épicentre de la pandémie, s’est avéré désastreux.