Charles Michel : « Ce qui est sur la table, c’est une évolution copernicienne pour l’UE »

  • 2020-07-25 12:02:45
Le président du Conseil européen évoque sa satisfaction d’être parvenu à une entente entre les Vingt-Sept, malgré les multiples achoppements, notamment avec les pays dits frugaux. Charles Michel préside le Conseil européen, qui rassemble les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, depuis le 1er décembre 2019. L’ex-premier ministre belge sort de quatre jours et quatre nuits – entre le 17 juillet en milieu de matinée et le 21 juillet au petit matin – d’intenses négociations, à l’issue desquelles les Vingt-Sept se sont dotés d’un budget de 1 074 milliards d’euros pour les sept prochaines années et d’un plan de relance de 750 milliards, sur lesquels 390 milliards de subventions seront versées aux pays les plus touchés par la pandémie due au coronavirus. Dans un entretien au Monde et à d’autres journaux européens, il livre sa « part de vérité ». Comment avez-vous vécu ces quatre-vingt-dix heures de négociations ? C’est une expérience unique. Une épreuve intellectuelle, mentale, et même physique. Je pense que j’ai eu en moyenne chaque nuit une pause d’une heure et demie pour me doucher et reprendre quelques forces. Il y a eu des moments d’adrénaline très intenses, d’émotions très fortes. Il y a eu des moments où on était proche de l’échec. Et quelques heures de satisfaction, peut-être même un sentiment de réussite, quand l’accord a été trouvé. Mais il y a encore du travail, pour convaincre le Parlement européen et les parlements nationaux de suivre. Il faut aussi qu’on s’assure que ces 1 800 milliards d’euros seront utilisés convenablement. Et puis il y a tous les obstacles qui sont devant nous : les migrants, le Brexit, des enjeux géopolitiques majeurs. Cela dit, cette décision que nous avons été capables de prendre est une démonstration de crédibilité de l’Europe sur la scène extérieure.    

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