En Thaïlande, les manifestations d’étudiants se multiplient
2020-07-27 13:26:07
Alors que le royaume plonge dans la récession provoquée par l’épidémie de Covid-19, les étudiants veulent acculer le gouvernement à la démission et exigent une démocratisation du système.
Un virus antigouvernemental est en train de se propager à grande vitesse dans de nombreuses universités de Thaïlande : si le Covid-19 a fait ici peu de ravages (58 morts pour une population de 69 millions d’habitants, selon les chiffres officiels), ses conséquences économiques sont dramatiques et ont cristallisé une colère estudiantine ancienne à l’encontre des pouvoirs en place.
Les ressorts de cette fronde dépassent le contexte immédiat : derrière le mécontentement ponctuel, c’est aussi le ras-le-bol de toute une génération à l’égard de l’« axe » militaro-monarchique, aux manettes depuis des lustres, qui semble ainsi s’exprimer dans ce royaume du « coup d’Etat permanent ».
Un bouillonnement inédit dans les universités
Depuis plus d’une semaine, des manifestations pacifiques de jeunes, brandissant vers le ciel de mousson des pancartes conspuant les élites au pouvoir, se multiplient à Bangkok et dans tout le pays. Depuis que des milliers de jeunes s’étaient rassemblés, samedi 18 juillet, devant le célèbre monument de la démocratie, dans le Bangkok historique, les chefs de file de ce mouvement protéiforme n’ont pas baissé la garde.
Leurs doléances ? Démission du gouvernement, dissolution de l’Assemblée nationale et rédaction d’une nouvelle Constitution. La dernière en date avait été promulguée en 2017 sous le régime militaire. Dans le viseur des manifestants : le rétablissement d’une démocratie de plein droit, les élections législatives de 2019 ayant ramené aux commandes les héritiers de la junte militaire qui gouverna le pays entre 2014 et 2019.