L’ONU rejette la résolution américaine visant à prolonger l’embargo sur les armes en Iran
2020-08-15 03:51:12
Les Etats-Unis, qui font pression pour isoler l’Iran, ont dénoncé un vote « inexcusable ». La France s’est abstenue comme dix autres pays du Conseil de sécurité.
Washington ne se faisait pas d’illusion mais espérait paraître moins seul dans sa stratégie de lutte contre le nucléaire iranien. Ça n’a pas marché. Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a rejeté, vendredi 14 août, une résolution américaine visant à prolonger l’embargo sur les ventes d’armes à l’Iran qui expire en octobre, suscitant la colère des Etats-Unis qui ont dénoncé un vote « inexcusable ».
Le projet de Washington n’a été approuvé que par deux pays, a annoncé l’Indonésie, qui préside actuellement cette instance. Deux autres, la Russie et la Chine, ont voté contre et les onze membres restants du Conseil se sont abstenus, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, alliés européens des Etats-Unis.
Si le texte avait obtenu neuf voix favorables, Pékin et Moscou – qui entendent pouvoir vendre des armes à Téhéran dans un avenir proche – auraient certainement opposé leur veto en tant que membres permanents, mais cela n’a pas été nécessaire.
« Les Etats-Unis n’abandonneront jamais nos amis dans la région qui attendaient davantage du Conseil de sécurité. Nous continuerons à travailler pour faire en sorte que le régime théocratique terroriste ne soit pas libre d’acheter et de vendre des armes qui menacent le cœur de l’Europe, du Moyen-Orient et au-delà », a déploré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, dans un communiqué.
Selon le secrétaire d’Etat, l’institution mondiale, qui regroupe notamment les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), « a échoué aujourd’hui à remplir sa mission fondamentale », à savoir « maintenir la paix et la sécurité internationales ».
Le Conseil de sécurité « a rejeté une résolution raisonnable pour prolonger un embargo sur les armes en Iran vieux de treize ans et a ouvert la voie à ce que le principal Etat soutenant le terrorisme au monde puisse acheter et vendre des armes conventionnelles sans restrictions de l’ONU, pour la première fois depuis plus d’une décennie », a-t-il déploré, estimant qu’il était ainsi allé à l’encontre du souhait de nombreux pays arabes et d’Israël.