En Biélorussie, le message d’intimidation envoyé par Loukachenko sonne de plus en plus comme un aveu d’impuissance

  • 2020-08-31 20:44:06
Des dizaines de milliers de Biélorusses ont de nouveau manifesté dimanche à Minsk et ailleurs dans le pays, malgré la détermination des autorités à les en empêcher. Cela commence à ressembler à une routine, presque à un théorème scientifique : plus Alexandre Loukachenko tente d’intimider les Biélorusses, plus ceux-ci sont nombreux à descendre dans la rue pour exiger son départ. Dimanche 30 août, des dizaines de milliers d’entre eux ont de nouveau manifesté à Minsk et ailleurs dans le pays, malgré la détermination des autorités à les en empêcher et le climat de peur que tente d’installer le pouvoir. Les 9 millions d’habitants de ce pays semblent même s’être habitués aux outrances que leur réserve semaine après semaine M. Loukachenko. Le chef de l’Etat, qui fêtait dimanche ses 66 ans, dont vingt-six au pouvoir, a répété son coup d’éclat de la semaine précédente. Dans la soirée, il est de nouveau apparu dans le palais présidentiel, le corps ceint d’un gilet pare-balles, fusil automatique à la main, posture menaçante. Comme pour donner plus de poids à ces images rebattues, des blindés armés de canons entraient dans la capitale au même moment, dans la soirée. Ils se sont ensuite dispersés dans la ville sans intervenir dans le face-à-face entre le dirigeant et son peuple. Aveu d’impuissance Le message envoyé par Alexandre Loukachenko est certes limpide, mais il sonne de plus en plus comme un aveu d’impuissance. Non seulement la menace ne fonctionne plus, mais elle semble galvaniser le mouvement de protestation. Trois semaines après sa réélection frauduleuse, le 9 août, point de départ d’une contestation inédite, le président biélorusse paraissait en effet vouloir siffler la fin de partie. Immobiles les semaines précédentes, les forces antiémeutes avaient, semble-t-il, reçu l’ordre d’empêcher un rassemblement de se former. Déployés en masse et appuyés par des véhicules, les policiers ont tenté, dès la fin de matinée, de bloquer les différents cortèges qui affluaient vers la place de l’Indépendance.

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