« C’est un enfer sans fin » : sur l’île grecque de Lesbos, le plus grand camp de réfugiés d’Europe est parti en fumée

  • 2020-09-10 20:36:45
Deux incendies, mardi et mercredi soir, ont ravagé l’insalubre camp de Moria, en Grèce. Des milliers de migrants se retrouvent sans abri, bloqués par les autorités dans une partie de l’île pour éviter la propagation du coronavirus. Après des heures d’incendie, les flammes rougeâtres continuent, ce mercredi 9 septembre au soir, d’engloutir les quelques tentes encore intactes dans l’oliveraie jouxtant le camp de réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. La « jungle », comme la surnommaient les migrants, est rongée par le brasier. Le ciel reste noir de fumée, l’air pesant. Les migrants suffoquent, courent, se bousculent, et tentent de sauver des matelas, des couvertures, quelques vêtements. Les sirènes des pompiers retentissent alors que le site est plongé dans l’obscurité totale. Dès mardi soir, l’intérieur du centre d’enregistrement et d’identification, les locaux administratifs et des services d’asile avaient été complètement détruits. « Le peu qui restait du camp est parti en fumée ; plus de 5 500 personnes étaient sans toit mardi soir, et désormais la quasi-totalité des habitants du camp », constate Astrid Castelein, représentante du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Lesbos, après deux nuits consécutives de sinistre. Aucune victime n’est à déplorer, mais le camp n’est que tôles froissées et cendres. Benito, un Sénégalais de 17 ans, a réussi à sauver sa guitare dans le chaos ambiant : « J’ai tout perdu, les photos de ma famille, mes papiers, mais pas l’objet le plus précieux pour moi. »

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