Affaire Navalny : Macron dénonce une « tentative d’assassinat » et demande à Poutine une « clarification »

  • 2020-09-14 18:33:07
L’opposant russe, hospitalisé en Allemagne depuis le 22 août, est sorti du coma artificiel et son état de santé s’améliore, selon l’hôpital berlinois où il est soigné. « Une clarification est nécessaire de la part de la Russie dans le cadre d’une enquête crédible et transparente. » Le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu lundi 14 septembre au matin avec son homologue russe, Vladimir Poutine, et lui a demandé que « toute la lumière soit faite, sans délai » sur l’« empoisonnement » de l’opposant russe Alexeï Navalny, qu’il qualifie de « tentative d’assassinat », a annoncé l’Elysée dans un communiqué. Le chef de l’Etat a précisé que « la France partage, sur la base de ses propres analyses, les conclusions de plusieurs de ses partenaires européens sur les faits d’empoisonnement à l’aide d’un agent neurotoxique Novitchok ». M. Poutine a, lui, jugé « malvenues les accusations non étayées et fondées sur rien ». Jusqu’ici, la France s’était exprimée sur cette affaire dans le cadre du G7 et de l’Union européenne par la voix du ministère des affaires étrangères. Plus tôt dans la journée, des laboratoires français et suédois avaient confirmé que M. Navalny avait bien été victime d’un agent neurotoxique de type Novitchok. « Trois laboratoires ont à présent fourni de manière indépendante la preuve qu’un agent neurotoxique du groupe Novitchok est la cause de l’empoisonnement de M. Navalny », a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert. L’utilisation de Novitchok « constitue une grave violation de la convention sur l’interdiction des armes chimiques », a rappelé en outre le porte-parole. Berlin a « donc sollicité l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] pour l’analyse des preuves dans l’affaire Navalny », ajoute M. Seibert, précisant que la convention sur l’interdiction des armes chimiques prévoyait notamment « pour tous les Etats signataires de recevoir une assistance technique de l’OIAC ». L’OIAC a ainsi « prélevé des échantillons de M. Navalny et a pris les mesures nécessaires pour les faire analyser par les laboratoires de référence de l’OIAC », a précisé M. Seibert. « Nous renouvelons l’appel lancé à la Russie pour qu’elle apporte des éclaircissements à ce qui s’est passé », a prévenu le porte-parole, ajoutant être « en contact étroit avec nos partenaires européens au sujet des prochaines étapes ».

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