A Taïwan, l’ensemble des forces politiques voient Pékin comme une menace
2020-10-08 18:57:41
En rupture avec son passé récent de rapprochement avec la Chine, le KMT, parti nationaliste chinois, a fait adopter deux résolutions au Parlement appelant à renforcer les liens avec les Etats-Unis.
A Taïwan, le Kouomintang (KMT), principal parti de l’opposition, souvent qualifié de « pro-Pékin », vient spectaculairement de prendre ses distances avec la Chine communiste. Mardi 6 octobre, il a proposé deux résolutions au Parlement qui, fait exceptionnel, ont été adoptées à l’unanimité. Jugeant que « le Parti communiste chinois menace la sécurité et le système socio-économique de Taïwan », la première résolution recommande au gouvernement de « convaincre activement le gouvernement américain (…) d’aider notre pays à résister à travers des méthodes diplomatiques, économiques et directement militaires ». La deuxième résolution stipule que la présidente Tsai Ing-wen, présidente du DPP, le Parti démocrate progressiste, « devrait considérer la restauration des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la République de Chine comme l’objectif de la diplomatie avec les Etats-Unis ».
Conformément à leur politique d’« une seule Chine », les Etats-Unis ne reconnaissent plus la République de Chine, nom officiel de Taïwan, depuis 1979 et l’établissement de relations formelles avec Pékin. Ils se sont néanmoins engagés cette année-là, non pas à défendre l’île en cas d’agression de la Chine populaire mais à fournir à Taïwan les moyens de se défendre. Donald Trump est allé bien plus loin que ses prédécesseurs en faisant adopter quatre nouvelles lois de soutien à Taïwan et en envoyant récemment à Taipei deux membres importants de son administration, le secrétaire à la santé Alex Azar et Keith Krach, sous-secrétaire d’Etat à la croissance économique. Par ailleurs, les Etats-Unis se sont engagés à fournir à Taïwan des missiles lui permettant de mieux contrer une éventuelle attaque de l’aviation chinoise.