Présidentielle en Guinée: cinq millions d'électeurs appelés aux urnes

  • 2020-10-18 18:26:44
Près de 5,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 18 octobre pour élire le prochain président de la République guinéenne. Douze candidats sont en lice dont l’actuel chef de l’État, Alpha Condé, qui brigue un troisième mandat après l’adoption controversée d’une nouvelle Constitution. Si la Céni assure que tout est fin prêt pour le vote, des commissaires de l’institution ont émis des doutes sur la crédibilité du processus. En Guinée, les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche 18 octobre au matin. À Conakry, la capitale, où nos correspondants Carol Valade et Mouctar Bah suivent le déroulement du scrutin, comme à Kankan, le fief d'Alpha Condé, où se trouve notre envoyée spéciale Bineta Diagne, certains bureaux de vote ont ouvert à l'heure, d'autres avec un peu de retard, et même certains avec un peu d'avance. Ils doivent fermer ce soir à 18h. Le ministre de la Sécurité, Albert Damantang Camara, a fait le point sur la situation sécuritaire en milieu d'après-midi : Les informations que nous recevons font état de vote calme. Les gens se déplacent normalement, il n'y a pas de problèmes majeurs dans les bureaux de vote. Certains ont ouvert un petit peu en retard, d'autres un petit peu plus tôt mais de manière générale, les choses se déroulent normalement et sans incidents. Engouement pour le scrutin à Kankan À Kankan, notre envoyée spéciale a notamment pu constater une forte affluence dès l’ouverture des bureaux de vote. Beaucoup d’électeurs étaient sur place dès 6h du matin, notamment dans les quartiers Bordo et Heremakono, où l'on sent un fort engouement des électeurs. « C’est un devoir de citoyen que j’accomplis depuis le retour de la démocratie en 2010 », confie, tout fier, Moussa Sangaré. C’est un devoir de citoyen que j’accomplis depuis le retour de la démocratie en 2010. À l’inverse, l’affluence ce matin était moyenne, voire faible, dans le centre-ville de Kankan ainsi que dans trois bureaux de vote situés dans les quartiers Missirah et Mobil, précisément là où des actes de violence se sont produits en début de semaine. La présidente d’un de ces bureaux de vote a même interpellé un superviseur de la Commission électorale pour que des agents de sécurité soient déployés « au plus vite » sur ces sites. « J’ai très peur pour le dépouillement », affirme cette responsable sous couvert d’anonymat. À la mi-journée, les quelque 600 observateurs de la société civile déployée en Haute-Guinée n’avaient pas constaté d’incident majeur. À l’inverse, le candidat Ousmane Kaba, qui a voté à Kankan, affirme avoir relevé des anomalies, notamment des « bureaux de vote fictifs » selon ses mots, dans les quartiers Bordeaux et Missirah de Kankan. Ces informations ont été démenties par le président de la Commission électorale communale de Kankan. Les électeurs espèrent que ce vote permettra d’améliorer leurs conditions de vie. C’est le souhait d’Aminata Konaté. « Je vote pour le changement, pour l’alternance » Dans les quartiers du centre-ville de Conakry et de la proche banlieue, tout semble bien se dérouler, constate notre correspondant sur place, Carol Valade. Le chef de l’État a voté dans la commune de Kaloum, le centre-ville de Conakry, non loin de la présidence. « Je souhaite que tout se passe dans la paix et la tranquillité », a-t-il déclaré avant de « souhaiter bonne chance à la Guinée ». « Mon souhait est que l'élection soit libre, démocratique et transparente, que tout se passe dans la paix et la tranquilité », a ajouté Alpha Condé. Son principal concurrent, Cellou Dalein Diallo, s'est également acquitté de son devoir de citoyen près de son domicile de Dixinn. « Je suis confiant », a-t-il déclaré. « L’heure de l’alternance est venue, j’espère juste que des violence ne viendront pas entacher ma victoire », a-t-il poursuivi avant d’appeler ses militants au calme : « Je lance un appel à tous mes partisans, de faire preuve de retenue, de responsabilité, pour que ce scrutin se passe dans les meilleures conditions. Je n'ai aucun doute quant à l'issue du scrutin et c'est pourquoi je ne souhaite pas que des violences viennent perturber le scrutin ». Hier encore, les différents camps s’accusaient mutuellement d’entretenir la tension par des actes d’intimidation envers leurs délégués respectifs, après une campagne marquée par quelques actes de violence, un processus décrié par l’opposition et un parti au pouvoir qui dit craindre des troubles à l’annonce des résultats. Dans un communiqué, le ministère de la Sécurité annonce « une forte mobilisation, tant à Conakry qu'à l'intérieur du pays et note deux incidents mineurs ». Samedi 17 octobre, l'ONG Amnesty International a appelé les autorités à « protéger la sécurité de toute la population, alors que la campagne électorale a été marquée par des violences et des violations des droits humains ».

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