Concurrence : « Ni Apple ni Google n’avaient besoin de ces comportements prédateurs »

  • 2020-11-01 17:46:38
Le professeur de communication Charles Cuvelliez et le cryptographe Jean-Jacques Quisquater étudient, dans une tribune au « Monde », le rapport très complet de la commission antitrust du Congrès américain qui analyse le comportement anticoncurrentiel des GAFA. Tribune. Difficile de ne pas avoir le vertige avec le rapport de la commission antitrust du Congrès américain sur les agissements des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) d’octobre 2020. Il faut croire qu’il a tapé dans l’œil du ministère de la justice américaine puisque la procédure d’infraction en gestation depuis longtemps s’est concrétisée. Justement, prenons le produit le plus emblématique de Google : Android, qui équipe tous les smartphones. C’est un logiciel libre de droits mais pour installer Gmail, Youtube, Chrome, Google Maps ou Play store, le fabricant de téléphones intelligents signe un accord (obligatoire) pour les pré-installer. L’utilisateur, vous et moi, ne pense même plus à utiliser ou installer un produit concurrent. Cet accord interdit aussi l’adaptation d’Android. Le fabricant Acer en fit les frais lorsqu’il ne fit que songer à une variante d’Android, Aliyun, en coopération avec Alibaba. Grâce aux dossiers confidentiels obtenus par la commission antitrust, on a assisté à la naissance d’Android de l’intérieur. On perçoit la peur de Google de perdre sa domination sur la recherche sur Internet sur PC, à l’époque du lancement de l’Iphone. L’idée d’Android, gratuit sous condition d’y installer Google Search par défaut, avec en prime un partage des revenus publicitaires ainsi que ceux du Play Store, le magasin d’application, comme alternative aux iPhones, ne pouvait qu’attirer tous les fabricants à l’époque.

متعلقات