En Birmanie, le triomphe électoral du parti d’Aung San Suu Kyi
2020-11-12 22:23:41
La Ligue nationale pour la démocratie (NLD) a remporté une victoire encore plus nette qu’au dernier scrutin législatif de 2015, qui avait propulsé au pouvoir le parti de l’ancienne dissidente après des décennies de dictature.
C’est un raz de marée électoral en faveur du parti de la chef du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi : alors que presque tous les bulletins de vote du scrutin du dimanche 8 novembre ont été dépouillés, le triomphe de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) est sans appel. La victoire est telle qu’elle dépasse même les espérances des responsables de la « Ligue », la NLD ayant écrasé le Parti de l’union, de la solidarité et du développement (USDP), principale formation politique de l’opposition, créée par les héritiers du régime militaire. Ce dernier a qualifié les résultats d’« injustes » et appelé à un nouveau scrutin, alors que la constitution attribue d’office à l’armée un quart des sièges du parlement.
Le succès de la NLD, qui avait déjà remporté une éclatante victoire en 2015 au sortir des années de dictature – la junte s’était « autodissoute » quatre ans plus tôt –, illustre l’écart existant entre la réputation fracassée d’Aung San Suu Kyi dans la plupart des pays occidentaux et l’adulation dont elle continue d’être l’objet dans son pays. Celle que l’on appela un temps la « Dame de Rangoun » a beau avoir vu son image d’icône démocratique voler en éclats pour sa passivité dans la tragédie des musulmans rohingya – une minorité apatride victime d’une féroce épuration ethnique lancée par l’armée en 2016 et 2017 –, elle reste une personnalité à l’aura éclatante en Birmanie.