La Russie prend des mesures pour protéger Poutine des poursuites
2020-11-18 02:45:08
La chambre basse du parlement russe - la Douma - a soutenu un projet de loi accordant aux présidents russes et à leurs familles l'immunité de poursuites pénales après leur départ.
Il fait partie des amendements constitutionnels approuvés lors d'un référendum en juillet. Les partisans du président Vladimir Poutine dominent les deux chambres du parlement.
Le quatrième mandat de M. Poutine se termine en 2024, mais les amendements lui permettent de briguer deux autres mandats.
Il a 68 ans et n'a pas de successeur évident.
Le projet de loi sur l'immunité ravive les spéculations sur l'avenir politique de M. Poutine. Il est au pouvoir depuis 2000, exerçant une influence et un favoritisme considérables.
Son porte-parole Alexei Navalny a tweeté: "Pourquoi Poutine a-t-il besoin d'une loi d'immunité maintenant?" Et puis il a demandé: "Les dictateurs peuvent-ils démissionner de leur plein gré?"
Le projet de loi a été adopté en première lecture mardi à la Douma, où la plupart des députés appartiennent au parti pro-Poutine Russie unie. Trente-sept députés communistes ont voté contre.
Il y aura deux autres lectures à la Douma, puis il sera remis au Conseil de la Fédération (chambre haute) et à M. Poutine lui-même pour être signé.
En vertu des dispositions relatives à l'immunité, un ancien président et sa famille jouiraient de l'immunité contre toute perquisition ou interrogatoire par la police, ou toute confiscation de leurs biens.
Ils ne seraient poursuivis pour aucun crime commis au cours de leur vie, à l'exception des allégations d'actes de trahison ou d'autres crimes graves dans des circonstances exceptionnelles.
Actuellement, le seul ex-président russe vivant est l'allié de M. Poutine, Dmitri Medvedev.
L'ancien président soviétique Mikhail Gorbatchev n'obtiendrait pas une telle immunité, car il n'était pas président russe.
Le député de Russie unie Pavel Krasheninnikov, l'un des auteurs du projet de loi, a déclaré que l'objectif était de donner au président "des garanties ... importantes pour la stabilité de l'Etat et de la société".