A Hongkong, cinquante-trois militants prodémocratie interpellés dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine
2021-01-06 19:04:13
Le vaste coup de filet, liées à l’organisation des primaires de l’opposition, en juillet 2020, a été mené, mercredi, pour « incitation à la subversion ».
C’est la plus grande opération de police lancée à Hongkong depuis l’imposition par la Chine au début de l’été 2020 d’une loi sur la sécurité nationale draconienne. Mercredi 6 janvier au matin, cinquante-trois militants prodémocratie ont été interpellés pour « incitation à la subversion », en lien avec l’organisation des primaires non officielles du camp de l’opposition qui ont eu lieu le 11 juillet 2020. Presque tous les principaux organisateurs de ce scrutin « spontané », dont d’anciens députés, des conseillers de district et des militants des droits de l’homme, ont été arrêtés.
Benny Tai, professeur de droit à l’université de Hongkong et principal organisateur du scrutin, était le premier visé par ce coup de filet. Il est de longue date dans le collimateur de Pékin, qui l’a accusé, par le passé, d’être « un agent des forces étrangères dont le but est de blesser Hongkong », de vouloir « prendre le pouvoir » et de « lancer une révolution de couleur ». L’avocat américain John Clancey, spécialisé dans les droits de l’homme, a également été interpellé. Il avait servi de trésorier dans l’organisation des primaires. Son cabinet Ho Tse Wai & Partners, connu pour ses prises de position prodémocratie, a été perquisitionné.
Le jeune politicien Au Nok-hin, un autre organisateur du scrutin, a lui aussi été arrêté bien qu’il s’était désolidarisé de l’opération à la suite des menaces de Pékin, invoquant « sa sécurité personnelle ainsi que celle de [ses] proches » et insistant sur son intention de « ne participer qu’à des activités politiques légales ».