Affaire Floyd : un jury de citoyens ordinaires et divers face à l’enjeu d’un procès symbolique
2021-03-29 23:32:29
Le processus de sélection du jury, qui siégera au procès du policier accusé du meurtre de George Floyd, s’est achevé mardi 23 mars. Il a mis en lumière la difficulté du tribunal à identifier des citoyens capables d’occulter leurs convictions personnelles dans cette affaire connue de tous.
La décision qu’ils prendront dans quelques semaines aura une résonance à travers le monde. Quinze Américains ont été sélectionnés pour composer le jury siégeant au procès de Derek Chauvin, le policier blanc accusé de meurtre au second degré et d’homicide involontaire, après la mort de George Floyd, un Afro-Américain qu’il avait maintenu plusieurs minutes sous son genou en mai 2020.
Mardi 23 mars, le quinzième et dernier juré, un jeune comptable blanc, a été retenu par le juge Peter Cahill, qui préside le procès au tribunal de Minneapolis (Minnesota), sous le regard attentif de M. Chauvin. Comme chaque jour, ce dernier est apparu en costume cravate, masqué, séparé de son avocat par une plaque de Plexiglas, et le plus souvent absorbé par sa prise de notes sur de larges feuilles jaunes. Les débats sur le fond de cette affaire devenue symbole des violences policières débuteront le 29 mars, pour quatre à six semaines d’une audience ultramédiatisée, gage d’une pression inédite sur les jurés.
Il reviendra à 9 femmes et 6 hommes – 9 Blancs, 4 Noirs, 2 métisses de tous âges – de déterminer la culpabilité ou non de l’accusé. Alors que la population de la ville est aux deux-tiers blanche, la diversité ethnique du jury n’est pas anodine dans une affaire marquée par les questions raciales dans la police et le système judiciaire. Au final, seuls 14 siégeront et 12 d’entre eux se prononceront, mais le juge a estimé sage de prévoir 3 suppléants, en raison de la pandémie de Covid-19 et de la charge émotionnelle qui pourraient rendre indisponible l’un des jurés.