Les violations du cessez-le-feu se multiplient, au point d’alerter la communauté internationale, sur fond d’impasse politique. Ce conflit, qui a fait plus de 13 000 morts, a commencé en 2014, juste après l’annexion russe de la Crimée.
En sept ans de conflit dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, pas moins de 30 cessez-le-feu se sont succédé. Le dernier, instauré le 27 juillet 2020, a tenu le plus longtemps, mais depuis janvier, les violations se multiplient dangereusement. En trois mois, 19 soldats ukrainiens sont morts, contre 49 sur toute l’année 2020. Difficile toutefois de savoir précisément ce qui se passe sur place : personne n’a accès à la région, hormis la mission d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), elle-même entravée pour accéder à certaines zones.
Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de cette escalade. Jeudi 1er avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de masser ses troupes à la frontière et mis en garde contre le risque de « provocations ». Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Rouslan Khomtchak, a quant à lui dénoncé « une menace pour la sécurité militaire » ukrainienne, affirmant que les séparatistes comptaient 28 000 combattants et « plus de 2 000 instructeurs et conseillers militaires » russes.
« La Russie déplace ses forces armées sur son territoire comme elle l’entend », a rétorqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il s’est voulu rassurant : « Cela ne représente une menace pour personne et ne doit inquiéter personne. »
Le conflit dans le Donbass, qui a fait plus de 13 000 morts, a commencé en 2014 juste après l’annexion russe de la Crimée, dans la foulée de la révolution pro-européenne de Maïdan. La Russie est considérée comme le parrain des séparatistes au Donbass en leur livrant troupes, armes et financement – ce qu’elle nie, qualifiant le conflit de « guerre civile ».