L’Inde ferme sa porte aux réfugiés birmans

  • 2021-04-08 21:14:18
Malgré la répression qui sévit de l’autre côté de sa frontière, New Delhi considère que les réfugiés qui arrivent dans les Etats du nord-est sont des migrants illégaux. L’Inde ne veut pas sur son territoire des réfugiés birmans qu’elle considère comme des migrants « illégaux », malgré le drame qui se joue de l’autre côté de la frontière. Depuis le coup d’Etat militaire du 1er février, qui a renversé de fait la chef du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, environ 3 000 Birmans, dont des policiers et leur famille, refusant d’obéir à l’ordre de tirer sur les militants, auraient fui la répression de la junte vers le Mizoram et les trois autres Etats indiens frontaliers avec la Birmanie – le Manipur, le Nagaland et l’Arunachal Pradesh. La plupart sont hébergés dans des villages et reçoivent de l’aide des habitants et des ONG locales. La Birmanie demande aux autorités indiennes de les expulser. Les deux pays partagent 1 643 kilomètres de frontière. Le ministre indien de l’intérieur, Amit Shah, a écrit le 10 mars aux responsables des Etats du nord-est de l’Inde pour leur demander de prendre les mesures appropriées, de contrôler « l’afflux illégal » de Birmans en Inde, d’identifier les migrants et de lancer les processus d’expulsion sans délai. Dans le nord-est du pays, la position du gouvernement de Narendra Modi suscite la colère des habitants qui appartiennent souvent à la même ethnie que les réfugiés, partagent la même religion, le christianisme, et le même dialecte. Le chef du gouvernement du Mizoram, Pu Zoramthanga, représentant d’un parti qui défend la communauté Mizo, plaide pour l’accueil et l’aide aux Birmans et juge la communication du ministère de l’intérieur inacceptable. Il a envoyé, le 18 mars, une lettre au premier ministre Narendra Modi.

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