Joe Biden sanctionne la Russie tout en appelant à une relation « stable et prévisible »
2021-04-16 04:17:24
L’annonce des sanctions américaines a provoqué une nouvelle vague d’indignation à Moscou, ainsi que la promesse de contre-représailles.
Le bâton puis le rameau d’olivier, voilà ce qu’a employé simultanément Joe Biden à l’attention de son homologue russe, Vladimir Poutine, jeudi 15 avril. Dans la matinée, la Maison Blanche a en effet rendu publique une série de sanctions à l’encontre de Moscou en représailles contre plusieurs actions jugées inamicales, dont un piratage informatique massif visant des services fédéraux attribué par le renseignement américain à la Russie, qui nie toute responsabilité.
Puis le président des Etats-Unis a pris la parole dans l’après-midi pour dire qu’il espérait que s’instaure une « désescalade » après ce qu’il a présenté comme un rappel à l’ordre. Il a répété son souhait d’une rencontre bilatérale, cet été, en Europe, avec Vladimir Poutine, pour aborder les dossiers sur lesquels les deux pays peuvent avoir des intérêts convergents.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le 20 janvier, Joe Biden avait laissé entendre que la Russie serait punie pour le piratage de la firme informatique américaine Solarwinds. C’est par l’intermédiaire de cette dernière que des hackeurs liés au service russe des renseignements extérieurs, selon le département du Trésor américain, ont attaqué des ministères et des entreprises privées. Les ingérences également prêtées à la Russie par les services américains dans les élections présidentielles de 2016 et 2020 avaient été aussi mentionnées.
Expulsions de dix diplomates russes
Cet avertissement s’est traduit classiquement par les expulsions de dix diplomates russes présents aux Etats-Unis et présentés par la Maison Blanche comme des agents de renseignement. Elles ont été accompagnées par des sanctions contre des sociétés russes présumées impliquées dans les piratages informatiques, celui de Solarwinds étant attribué pour la première fois officiellement à la Russie avec « un haut degré de confiance ».
Trente-deux entités et personnes jugées mêlées aux ingérences électorales ont été également sanctionnées, dont Konstantin Kilimnik. Cet associé de l’ancien directeur de campagne de Donald Trump en 2016, Paul Manafort, est accusé, là aussi pour la première fois explicitement par le Trésor américain, d’avoir fourni aux services de renseignement russes des données électorales provenant de l’équipe de campagne républicaine sans que l’usage qui a pu en être fait soit précisé.