La République tchèque accuse le renseignement militaire russe d’être à l’origine de l’explosion d’un dépôt de munitions en 2014

  • 2021-04-19 21:34:09
Prague a émis un mandat d’arrêt contre « Petrov » et « Bachirov », deux agents russes déjà impliqués au Royaume-Uni dans la tentative d’empoisonnement de Sergueï Skripal, et annonce l’expulsion de 18 diplomates russes. Jusqu’où l’unité 29155 du GRU, la direction du renseignement militaire russe, a-t-elle exercé ses actions de sabotage et de déstabilisation en Europe ? Dévoilée au grand jour pour avoir organisé la tentative d’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal à Salisbury, au Royaume-Uni, en 2018, cette unité a été accusée, samedi 17 avril, par le premier ministre tchèque, Andrej Babis, d’être « impliquée dans l’explosion d’un dépôt de munitions » survenu en 2014, à Vrbetice, dans l’est du pays. Non résolu jusqu’ici, cet événement avait causé la mort de deux employés. M. Babis a assuré, lors d’une conférence de presse convoquée en urgence, avoir obtenu, la veille, « des preuves irréfutables » que l’unité 29155 était derrière cette explosion de 50 tonnes de munitions, sans toutefois expliquer comment les services de police avaient pu remonter cette piste plus de six ans après. « L’explosion a provoqué d’immenses dégâts matériels et mis en danger les vies de nombreuses personnes, mais elle a surtout tué deux de nos compatriotes », a dénoncé M. Babis, en annonçant l’expulsion de 18 diplomates russes en représailles. Une telle opération est jusqu’ici inédite en République tchèque et elle a été assimilée à du « terrorisme d’Etat » par plusieurs responsables de l’opposition. En parallèle, la police tchèque a émis, en lien avec ces faits, un mandat de recherche contre deux espions déjà bien connus en Europe : « Rouslan Bachirov » et « Alexandre Petrov », les noms d’emprunt utilisés par les agents accusés d’avoir organisé l’empoisonnement de M. Skripal, de leurs vrais noms Anatoli Tchepiga et Alexandre Michkine. En fuite en Russie, ces deux agents sont devenus mondialement connus après avoir donné, en 2018, une interview à la chaîne d’Etat russe RT pour nier leur implication. Le communiqué tchèque assure qu’ils auraient aussi utilisé un passeport moldave et un passeport tadjik lors de leur séjour, concomitant avec les dates de l’explosion, dans ce pays d’Europe centrale.

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