La droite allemande était divisée depuis des jours. Elle a fini par se mettre d'accord sur la candidature à la chancellerie du président de la CDU, Armin Laschet, qui pourrait donc succéder à l'automne à Angela Merkel. Son rival, Markus Söder, à la tête du parti frère bavarois CSU, s'est incliné après un nouveau vote lundi des instances dirigeantes de la CDU. « Le sous-estimé ». L’expression revient souvent dans les médias allemands pour décrire Armin Laschet. Cet homme jovial a souvent encaissé des coups et des défaites dans sa carrière, avant de se relever et de gagner. Après dix jours ponctués par de nombreuses réunions, petites phrases et autres spéculations, Armin Laschet sera donc le candidat à la chancellerie des deux partis frères chrétiens-démocrates, la CDU qu’il dirige depuis trois mois et la CSU bavaroise dirigée par Markus Söder. Lors d’une longue réunion du comité directeur de la CDU, Armin Laschet a obtenu le soutien des cadres de son parti. Poursuivre publiquement le combat pour décrocher une nomination comme candidat à la chancellerie des conservateurs allemands aurait été très nuisible à la droite à cinq mois des élections. Mais les divisions au sein du bloc chrétien-démocrate ont été plus que visibles, surtout à la CDU. Le populaire Markus Söder mettait en avant sa popularité dans les sondages et dans son camp. Le vainqueur Armin Laschet a reconnu lors d’une conférence de presse qu’il ne faisait pas l’unanimité. « Je sais que certains auraient souhaité une autre option. C’est la démocratie. Une solution est prise après que tous les arguments ont été exposés », a-t-il fait valoir. « Les dés sont jetés », a de son côté réagi Markus Söder en préambule de sa déclaration. La logique politique s’est imposée, en raison du poids plus important de la CDU dans le bloc conservateur. Mais la rivalité entre les deux hommes et les divisions affichées au grand jour pourraient laisser des traces dans les mois qui viennent dans les relations entre les deux partis, mais aussi auprès des électeurs. Armin Laschet devra maintenant rassembler son camp derrière lui et prouver qu’il peut permettre aux chrétiens-démocrates de continuer à gouverner le pays à l’automne après le départ d’Angela Merkel. Malgré leur fort recul dans les sondages, CDU et CSU restent la première force du pays.