Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a averti que l'Europe pourrait revenir à ce qu'il a appelé le « cauchemar de la confrontation militaire ». Lors d'une conférence européenne sur la sécurité en Suède, M. Lavrov a lancé l'idée d'un nouveau pacte de sécurité européen pour tenter d'empêcher l'OTAN de s'étendre plus à l'est. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a mis en garde contre les « conséquences graves » si la Russie cherchait un conflit avec l'Ukraine. La réunion intervient alors que la Russie renforce son armée près de la frontière ukrainienne. L'Ukraine dit que la Russie y a amassé plus de 90 000 soldats. Moscou nie préparer une attaque contre l'Ukraine et accuse Kiev de son propre renforcement militaire. Alors que les tensions montent, la Russie a annoncé jeudi avoir arrêté trois agents présumés des services de sécurité ukrainiens. L'un des trois était accusé d'avoir planifié une attaque terroriste, tandis que les deux autres cherchaient à recueillir des renseignements, a déclaré le Service fédéral de sécurité de la Russie. M. Lavrov et M. Blinken se sont rencontrés lors d'une conférence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Des responsables américains ont déclaré que les deux parties avaient convenu de poursuivre le dialogue sur l'Ukraine. Mais plus tôt, M. Lavrov a déclaré dans un discours que l'OTAN refusait d'envisager de manière constructive des propositions visant à désamorcer les tensions et à prévenir des incidents dangereux. "L'infrastructure militaire de l'alliance est rapprochée de manière irresponsable des frontières de la Russie en Roumanie et en Pologne, déployant un système de défense anti-missile qui peut être utilisé comme un complexe de frappe", a-t-il déclaré. "Des missiles américains à moyenne portée sont sur le point d'apparaître en Europe, ramenant le scénario cauchemardesque d'un affrontement militaire." Il a mis en garde l'OTAN contre la transformation des pays voisins de la Russie, à savoir l'Ukraine, en "têtes de pont de la confrontation", et a déclaré qu'il espérait que les propositions russes pour un nouveau pacte de sécurité seraient soigneusement examinées. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des Affaires étrangères, M. Blinken a déclaré que le meilleur moyen d'éviter une crise était la diplomatie et a exhorté la Russie à retirer ses forces. "Les Etats-Unis sont prêts à faciliter cela mais (...) si la Russie décide de poursuivre la confrontation, il y aura de graves conséquences", a-t-il ajouté. Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à des pourparlers directs avec la Russie sur le conflit de plus de sept ans avec les séparatistes soutenus par la Russie dans l'est de l'Ukraine. Il a également déclaré que l'objectif de Kiev était de "libérer" la Crimée, annexée par la Russie en 2014, mais n'a fait aucune mention du recours à la force. Une grande partie de la récente montée en puissance militaire russe se trouve en Crimée. Des troupes se rassemblent également près de la région ukrainienne orientale du Donbass, du nom de certaines parties des régions de Lougansk et de Donetsk sous le contrôle des séparatistes.