« Jusqu’ici, Google, Apple, Facebook et Amazon s’en sortent plutôt bien »

  • 2022-01-14 03:47:47
Visés depuis plusieurs années par des procédures et des tentatives de régulation, les GAFA n’ont pas vu leur activité économique remise en cause à ce stade, remarque Alexandre Piquard, journaliste au « Monde », dans sa chronique. Chronique. Janvier est le mois des bonnes résolutions, mais aussi des bilans et perspectives. Montrés du doigt depuis plusieurs années pour leur puissance jugée démesurée par les Etats du monde entier, où en sont les GAFA ? Jusqu’ici, Google, Apple, Facebook et Amazon s’en sortent plutôt bien. Un indice boursier n’est pas un reflet fidèle de la réalité mais le franchissement temporaire, par Apple, le 3 janvier, de la barre des 3 000 milliards de dollars de capitalisation (environ 2 600 milliards d’euros) a valeur de symbole. Renforcé par la pandémie de Covid-19 et les confinements, comme toutes les entreprises du numérique, le cours d’Apple a crû de 478 % en cinq ans. Celui d’Amazon de 295 %, celui de Google de 233 %, celui de Facebook de 155 %. En comparaison, le CAC 40 n’a gagné « que » 46 %, et la capitalisation des 40 premières entreprises françaises ne dépasse pas 2 670 milliards de dollars, contre 7 180 pour ces seuls quatre géants du numérique. Les analystes financiers voient donc toujours des perspectives économiques florissantes pour ces entreprises. Pourtant, des procédures et des tentatives de régulation visent ces groupes, et le climat politique s’est durci depuis l’élection de Donald Trump, en 2016.   Les géants du numérique ont déjà absorbé plusieurs offensives, sans voir leur activité remise en cause. Les milliards d’amendes infligés par la Commission européenne pour abus de position dominante, notamment à Google, ont eu peu d’effet, vu leurs bénéfices. Le règlement européen sur la protection des données (RPGD) de 2016 n’a pas, pour l’heure, bousculé leurs positions de force sur la publicité en ligne. Google et Facebook ont commencé à se mettre en conformité avec le droit voisin accordé aux médias par la directive européenne sur les droits d’auteur de 2019, en leur versant un montant de l’ordre de quelques dizaines de millions d’euros en France. Les « taxes GAFA » comme celle de la France vont être, à terme, remplacées par le système international de l’OCDE, qui touchera tous les secteurs économiques et rééquilibrera surtout les impôts payés par les géants du numérique entre les Etats-Unis et le reste du monde. Critiqués car soumis aux lois extraterritoriales des Etats-Unis, les géants du cloud, comme Google, Microsoft ou Amazon, ont trouvé une possible parade avec le modèle du cloud « hybride », qui fait héberger les données par des sociétés européennes mais utilise des logiciels américains.

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