« Economie de guerre » : Emmanuel Macron demande une réévaluation de la loi de programmation militaire

  • 2022-06-13 15:15:04
Le président français a appelé au renforcement de l’industrie européenne de défense qu’il souhaite « beaucoup plus forte » au regard des besoins militaires accrus avec la guerre en Ukraine. La France et l’Union européenne sont entrées dans « une économie de guerre dans laquelle (…) nous allons durablement devoir nous organiser », a affirmé, lundi 13 juin, Emmanuel Macron à Eurosatory, le plus grand salon international de la défense et de la sécurité terrestres et aériennes. Dans ce contexte, « j’ai demandé au ministre [des armées] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », notamment de la guerre en Ukraine, a-t-il annoncé. Le président n’a pas précisé s’il comptait augmenter davantage que prévu le budget de défense ou s’il s’agissait de revoir les priorités. Il a également appelé au renforcement de l’industrie européenne de défense qui doit être « beaucoup plus forte » au regard des besoins militaires accrus avec la guerre en Ukraine. « Dépenser beaucoup pour acheter ailleurs n’est pas une bonne idée. (…) Nous avons besoin de renforcer une industrie et une base industrielle et technologique de défense européenne beaucoup plus forte et beaucoup plus exigeante », a-t-il estimé, alors que de nombreux pays européens ont annoncé leur volonté d’augmenter leur budget de défense. Autrement, « nous construirons les dépendances de demain », a-t-il prévenu, réitérant un appel déjà lancé dès son arrivée à l’Elysée en 2017. Cinquante milliards de budget pour la défense d’ici 2025 Emmanuel Macron a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget du ministère des armées va de nouveau croître en 2022, à 40,9 milliards d’euros, conformément à la loi de programmation militaire 2019-2025 qui prévoit d’atteindre 50 milliards d’euros en 2025. « Nous n’avons pas attendu les changements stratégiques pour réinvestir », a rappelé le chef de l’Etat. Mais la montée des menaces, illustrée par le conflit qui fait rage en Ukraine depuis le 24 février, fait peser une « exigence supplémentaire pour aller plus vite, plus fort, au moindre coût ». « Il nous reste beaucoup à faire pour nous adapter aux transformations profondes que nous sommes en train de vivre. Et, pour qui douterait de l’urgence de ces efforts, il suffit de regarder une fois encore vers l’Ukraine, dont les soldats réclament un armement de qualité et qui sont en droit d’avoir une réponse là aussi de notre part », a insisté M. Macron. « Nous prendrons les décisions des investissements et nous aurons les exigences qui vont avec », a-t-il conclu.

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