Maintenir la sécurité de la mer Rouge est une nécessité régionale et internationale
- 2024-02-18 08:27:27

Les conflits et les tensions sécuritaires que connaît actuellement la région de la mer Rouge jettent une ombre sur la sécurité, la politique et l’économie mondiales. Ils ont un impact négatif sur le transport maritime, les coûts d’expédition et la circulation des marchandises, et entravent l’activité économique locale, régionale et mondiale. Cela signifie que la déstabilisation de la sécurité et de la stabilité dans ce passage très important constitue une menace importante pour l'économie et les investissements de la région. C’est là que réside l’importance et la nécessité de sécuriser la navigation dans cette importante voie maritime. Chaque fois qu’une situation sécuritaire survient dans la région, ses effets négatifs se répercutent sur les économies des pays frontaliers et sur le monde au-delà.
Cela nous amène à nous concentrer sur l’importance économique et géopolitique de la mer Rouge. Elle constitue une route cruciale pour le commerce et le transport maritimes entre les trois grands continents : l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Plus de 15 pour cent du commerce mondial transite par la mer Rouge. Il est bien connu que toute crise ou menace sur cette voie navigable affecte non seulement l’activité commerciale et le transport maritime dans la région, mais affecte également le monde dans son ensemble et nécessite une solidarité et une coopération à la fois internationales et régionales afin de protéger ce passage international. Il est important de reconnaître que la sécurité de la mer Rouge relève principalement de la responsabilité des pays qui la bordent, car ils sont les premiers à être affectés par les événements qui se produisent dans et autour de celle-ci.
Politiquement, la mer Rouge est considérée comme une région où se croisent divers intérêts politiques, où les grandes puissances et les pays de la région se disputent des avantages géopolitiques. Cela nécessite une coopération efficace entre les parties concernées pour maintenir la stabilité et éviter toute escalade politique qui pourrait affecter la navigation en mer et dans les zones environnantes.
La mer Rouge a été – et est toujours – une région stratégique pour les puissances militaires tout au long de l’histoire. Les empires et les États régionaux l’ont utilisé pour déployer des forces militaires et sécuriser des points stratégiques. Son importance est devenue évidente à la suite de l'ouverture du canal de Suez en 1869, qui reliait la mer Rouge à la Méditerranée et devenait ainsi la route la plus courte et la plus rapide entre l'Est et l'Ouest. Le contrôle de la mer Rouge pendant la Seconde Guerre mondiale a également eu un impact sur la résolution d’importantes batailles du conflit.
Le maintien de la sécurité maritime en mer Rouge est une préoccupation de longue date. Le Pacte de Djeddah – signé le 21 avril 1956 entre l’Arabie saoudite, l’Égypte et le royaume mutawakkilite du Yémen – fut le premier appel à l’établissement d’un « système de sécurité commun » dans la mer Rouge. L’Arabie saoudite a poursuivi de manière louable ses efforts pour protéger la sécurité de la mer Rouge et protéger la région contre les interventions négatives, qu’elles soient internationales ou régionales. Dans ce contexte, le Conseil des États arabes et africains frontaliers de la mer Rouge et du golfe d'Aden, qui comprend Djibouti, l'Arabie saoudite, la Somalie, le Soudan, l'Égypte, le Yémen, la Jordanie et l'Érythrée, a été créé le 6 janvier 2020. sous la direction de l'Arabie saoudite, avec son siège à Riyad. Il attend cependant toujours son activation et la prise en charge des tâches qui lui sont assignées.
En aucun cas la mer Rouge ne peut être séparée des intérêts généraux des grandes puissances mondiales. C'est une voie de passage internationale et une artère économique vitale. Il est donc nécessaire d’unifier avant tout les efforts régionaux, ainsi que les efforts internationaux, afin de préserver la sécurité de la région pour le bien de sa population et de celui des peuples du monde dans son ensemble. Les tensions sécuritaires que connaît actuellement la mer Rouge nécessitent l'activation du Conseil des États arabes et africains frontaliers de la mer Rouge et du golfe d'Aden, ainsi que la coopération de la communauté internationale pour assurer la sécurité de la navigation, maintenir le flux des approvisionnements, et lutter contre les activités criminelles maritimes telles que la piraterie, le trafic de drogue et la traite des êtres humains.
Les pays de la mer Rouge qui bénéficient de la communication via le conseil sont les plus touchés par les répercussions de toute crise dans cette mer importante. Leur sécurité ne doit pas être soumise aux influences et interventions négatives de parties extérieures dont les intérêts personnels affectent la sécurité mondiale commune. Il est également crucial d’œuvrer sérieusement pour résoudre les diverses crises dans la région et y mettre un terme, en nous unissant à différents niveaux régional et international pour préserver la sécurité et la sûreté de la navigation dans la mer Rouge.