Les ados vont-ils changer le monde ?

  • 2019-03-15 00:36:37
LE PARISIEN WEEK-END. Lutte pour le climat, pour le contrôle des armes, pour le droit des animaux ou l’égalité hommes-femmes… Devant la passivité de leurs aînés, les moins de 20 ans ont décidé d’agir, comme l’illustre la mobilisation mondiale pour le climat prévue vendredi 15 mars. Portrait d’une génération qui s’engage. Vendredi 22 février, vers 15 heures, Ondine manque à l’appel en cours de latin, dans son collège de Seine-et-Marne. A 13 ans, cette jeune fille rousse au regard clair fait grève pour le climat, et défile parmi quelques milliers d’adolescents à Paris, entre Opéra et République, sous un ciel bleu azur, une chaleur printanière et dans un air plus pollué qu’à Pékin. « Je suis là pour sauver la planète, on ne peut pas attendre », justifie l’élève de 4e, dans un brouhaha de tambours et de slogans inventifs scandés par la foule. « La planète fond ! Ils ne font rien ! » « Et on est chaud, chaud, plus chaud que le climat ! » « En 2050, vous serez morts ! Pas nous ! » Avec Eva, Lucas et Calixte, trois amis de 2de du lycée parisien Racine, Ondine suit le cortège mené par Greta Thunberg, la Suédoise de 16 ans devenue l’égérie du mouvement contre le réchauffement. « Greta inspire l’espoir, c’est dingue ce qu’elle a réussi à déclencher », admire Eva. Grâce à ses discours sans concession diffusés sur Facebook, Instagram et YouTube, la lycéenne de Stockholm, qui a commencé seule sa grève hebdomadaire en août dernier devant le parlement suédois, a fait, en six mois, des émules partout. D’abord en Australie, où des milliers d’écoliers ont manifesté fin novembre, puis en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et enfin en France… Le point d’orgue de la mobilisation est prévu ce vendredi 15 mars, avec une grève mondiale dans une centaine de pays. En France, des mouvements sont annoncés dans plus de 150 établissements. Suivra, le samedi 16 mars, une nouvelle marche pour la planète. De Parkland à Stockholm Sur le modèle de Greta Thunberg, d’autres jeunes grévistes du climat sont devenues les porte-voix de la contestation dans leurs pays, comme les Belges Anuna De Wever, 17 ans, Adelaïde Charlier, 18 ans, et Kyra Gantois, 19 ans, ou l’Allemande Luisa Neubauer, 20 ans, qui entouraient la lycéenne suédoise lors de la manifestation parisienne. A leurs côtés se trouvait aussi la Française Ysée Parmentier, 14 ans, élève de 3e du collège Antonin-Perbosc, à Lafrançaise (Tarn-et-Garonne). « Quand on m’a demandé de choisir mon orientation, j’ai eu un blocage car, pour moi, il n’y avait pas de futur. Puis j’ai découvert sur Facebook les actions de Greta, et je me suis dit que j’allais me bouger aussi », confie-t-elle. Le 11 janvier, elle se déclare en grève et contacte « La Dépêche du Midi », qui fait connaître son action. « Je me suis servi de cette grève pour choquer les gens, les obliger à m’écouter et à faire quelque chose dans l’immédiat », assume Ysée. Ce mode d’action, qui a fait florès, a été inspiré à Greta Thunberg par les lycéens de Parkland, en Floride. Il y a un an, après la fusillade dont ils avaient été victimes, quelques rescapés, dont Emma Gonzalez, ont refusé de retourner en cours tant qu’aucune loi sur le contrôle des armes n’aurait été votée. AFP

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