La province d’Irlande du Nord – peuplée de 1,8 million d’habitants – appartient à la couronne britannique depuis le XVIe siècle. Le reste de l’île est indépendant depuis 1922.
Au centre des tensions entre conservateurs britanniques et le gouvernement – lui aussi conservateur – se trouve la question de l’Irlande du Nord. Ce territoire situé sur l’île d’Irlande, britannique depuis le XVIe siècle, représente environ 17 % de la superficie totale de l’île, et compte 1,8 million d’habitants.
Cette province britannique est le vestige de quatre siècles de colonisation de Londres dans l’île voisine. Il faudra attendre 1998 et les accords du Vendredi saint pour pacifier la région et régler près de quarante ans de guerre civile en Irlande du Nord.
Aujourd’hui, ce territoire est au cœur du casse-tête des négociations sur le Brexit, du fait de sa frontière avec la République d’Irlande, qui elle, ne souhaite pas quitter l’Union européenne.
Une colonisation de l’île qui remonte au XIIe siècle
L’Irlande est « cédée » au roi d’Angleterre Henri II par le pape Adrien IV en 1155 (bulle Laudabiliter), mais longtemps, ce rapport de dépendance reste théorique, les Anglais n’ayant pris pied qu’à Dublin et dans ses alentours. C’est à partir du XVIIe siècle que la colonisation, en particulier du nord de l’île aujourd’hui toujours britannique, commence avec des Ecossais et des Anglais – majoritairement protestants. L’île est vue comme un glacis défensif par Londres, et doit éviter qu’elle ne soit envahie par les Français ou les Espagnols.
A partir de cette période, les Irlandais vont peu à peu se trouver dépossédés de leurs droits, en particulier en ce qui concerne la liberté religieuse. A la fin du XVIIIe siècle, en partie pour des raisons liées à la Révolution française, le statut colonial de l’île ne semble plus tenable, à Londres. Le 1er janvier 1801 avec l’« Acte d’union », l’île devient partie intégrante du « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande ». Mais dans cette configuration, la province d’Irlande est loin de faire jeu égal avec l’Angleterre ou même les autres nations britanniques, elle n’a pas de Parlement et est administrée directement depuis Londres.
Un XIXe siècle 100 % britannique, puis l’indépendance
A partir de 1829, des députés de l’île – catholiques ou protestants – sont envoyés à Westminster. Le pays connaît par ailleurs une famine au mitan du XIXe siècle, entre 1845 et 1851, qui décime la population : l’île perd 1 million d’habitants du fait de la famine, et 1,5 million du fait de l’émigration. Les Irlandais passent de 8,1 millions à 6,5 millions en l’espace de six ans.
AFP.