La violence, un « mal nécessaire » pour les « gilets jaunes »

  • 2019-03-20 23:58:34
De plus en plus de manifestants considèrent que la casse est le seul moyen de se faire entendre et de faire plier le gouvernement. Ce samedi 16 mars, s’est rejouée, sur les Champs-Elysées, une scène déjà observée le 24 novembre, lors du deuxième samedi de mobilisation des « gilets jaunes » : tandis qu’une minorité de personnes mettaient le feu à des barricades, brisaient des vitrines, descellaient des pavés, le reste des manifestants les regardaient faire, passifs, sans les condamner. Il y a toutefois deux différences notables avec cet acte XVIII. Alors qu’il y a quatre mois la violence des événements avait surpris jusqu’aux « gilets jaunes », elle s’annonçait pour samedi en filigrane sur toutes les pages Facebook appelant à faire de la mobilisation à Paris un « ultimatum » pour l’exécutif, au lendemain de la fin du grand débat. Le groupe de « gilets jaunes » qui avait pris l’habitude, depuis janvier, de déclarer un parcours en préfecture pour apaiser les cortèges avait reçu énormément de pression pour ne pas le faire. Au point qu’il avait fini par appeler, « pour éviter les risques », à défiler avec l’autre manifestation pour le climat qui se déroulait au même moment dans la capitale. C’est en effet place de l’Opéra, à Paris, qu’on a retrouvé, l’après-midi, les « gilets jaunes » les plus pacifiques. Ceux qui avaient délibérément choisi de rejoindre les Champs-Elysées, venus de toute la France, souvent en covoiturage, pendant la nuit, savaient donc à quoi s’attendre. L’autre différence se lisait dans les regards. Le 24 novembre, les « gilets jaunes » observaient les violences avec stupeur, si ce n’est avec effroi. Ce samedi, c’était plutôt avec bienveillance. Quand un groupe de black blocs remonta l’avenue dans la matinée pour aller charger les forces de l’ordre place de l’Etoile, il fut salué par les applaudissements de la foule. Dans l’après-midi, tandis qu’une minorité poursuivait sa guérilla, la majorité continuait à chanter les hymnes habituels, à discuter du référendum d’initiative populaire (RIC) ou des sorties en boîte de nuit du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner. D’autres, hilares, se prenaient en photo à la terrasse du Fouquet’s vandalisé. AFP.

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