Brexit : Theresa May demande un report au 30 juin et presse les députés de soutenir son accord
2019-03-21 00:12:11
Une courte extension est possible à condition qu’il y ait un « vote positif » des députés britanniques sur l’accord déjà négocié, a réagi le président du Conseil européen.
Après avoir officiellement demandé à l’Union européenne (UE) un report du Brexit au 30 juin, la première ministre britannique, Theresa May, s’est dite mercredi 20 mars au soir déterminée à mener à bien ce chantier. Dans une déclaration faite au 10 Downing Street, Mme May a pressé les députés de soutenir l’accord de retrait négocié en novembre avec l’UE et qu’ils ont déjà repoussé deux fois.
S’adressant aux citoyens britanniques, elle a dit être « de [leur] côté » et ciblé la responsabilité des élus dans la confusion actuelle. « Il est temps que les députés décident, a-t-elle souligné. Veulent-ils sortir de l’UE ? Veulent-ils le faire sans accord ? Ou veulent-ils ne pas partir du tout ? » La chef du gouvernement a par ailleurs exclu la tenue d’un second référendum, tout comme un report du Brexit après le 30 juin.
Plus tôt, Theresa May avait envoyé une lettre demandant un délai supplémentaire de courte durée pour sortir de l’UE – le divorce était jusqu’ici programmé au vendredi 29 mars. « J’ai écrit ce matin au président du Conseil européen, Donald Tusk, pour l’informer que le Royaume-Uni souhaitait une extension de l’article 50 [du traité de Lisbonne, qui régit la sortie d’un pays de l’UE] jusqu’au 30 juin », a-t-elle annoncé. Objectif : profiter de ce délai afin de forcer la main des députés britanniques pour qu’ils finissent par voter l’accord de divorce négocié avec les Vingt-Sept.
La première ministre « ne demandera pas un report de longue durée », avait annoncé dans la matinée Downing Street. « Il s’agit de donner au Parlement un peu plus de temps pour qu’il se mette d’accord sur la suite, mais les gens de ce pays attendent depuis presque trois ans maintenant. Ils en ont assez de voir le Parlement incapable de prendre une décision et la première ministre partage leur exaspération. »
Donald Tusk a donné une première réponse à la lettre, au cours d’une déclaration devant la presse, mercredi après-midi. « Je crois qu’une courte extension est possible, a-t-il dit, mais elle serait conditionnée à un vote positif sur le traité de retrait à la Chambre des communes ». Ce vote devrait avoir lieu la semaine prochaine, avant le 29 mars – qui correspond au terme des deux années de négociations prévues par l’article 50 du traité de Lisbonne, que Mme May avait activé le 29 mars 2017. En revanche, M. Tusk a exclu la réouverture des négociations sur l’accord.
La nouvelle date butoir doit faire l’objet de l’accord unanime des vingt-sept pays de l’Union, qui seront justement réunis en Conseil jeudi 21 et vendredi 22 mars à Bruxelles. La date du 30 juin proposée par Mme May « crée une série de questions de nature juridique et politique », a souligné M. Tusk. Aussi, la question de la durée du report « reste ouverte ». L’exécutif européen plaide soit pour un report jusqu’au 23 mai, avant les élections européennes, soit jusqu’au moins fin 2019.
AFP.