Les « gilets jaunes » se préparent à l’acte XIX partout en France
2019-03-22 23:46:09
Un parcours parisien allant de la place Denfert-Rochereau au Sacré-Cœur a été déclaré pour la manifestation de samedi 23 mars. La Préfecture de police a émis un arrêté interdisant les manifestations sur les Champs et ses abords.
Que se passera-t-il, samedi 23 mars, pour l’acte XIX des « gilets jaunes » ? Une semaine après les scènes de guérilla urbaine et le saccage de la plupart des magasins et restaurants des Champs-Elysées, le 16 mars, lors de la 18e journée de manifestation des « gilets jaunes », la situation est inédite : un nouveau préfet de police a été nommé, les militaires de l’opération antiterroriste « Sentinelle » mobilisés en renfort pour sécuriser certains bâtiments officiels, et, pour la première fois, des interdictions de manifester ont été prononcées dans certains secteurs, notamment sur les Champs-Elysées et la place de l’Etoile, rendez-vous habituels des « gilets jaunes » dans la capitale depuis quatre mois.
Vendredi en début d’après midi, la préfecture de police a émis un arrêté « interdisant tout rassemblement de personnes se revendiquant [des gilets jaunes] avenue des Champs-Elysées sur des portions de cent mètres dans les rues transversales qui y mènent, ainsi que sur le plateau de l’Etoile et dans un périmètre comprenant la présidence de la République et l’Assemblée nationale ». Les manifestations ou rassemblements de « gilets jaunes » sont également interdits sur la place du Capitole à Toulouse, dans des rues du centre-ville de Bordeaux, mais aussi dans d’autres villes : Rouen, Rennes, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Vannes, La Rochelle, Tarbes, Carcassonne, Trèbes, Dijon, Metz et Perpignan.
Que feront, alors, ceux qui entendent continuer à faire pression sur le gouvernement pour revendiquer plus de pouvoir d’achat, moins de privilèges pour les élus et la mise en place du référendum d’initiative citoyenne, aujourd’hui principaux mots d’ordre des manifestants en gilet jaune auxquels se rajoutent, pour certains, la dissolution de l’Assemblée nationale ou le départ d’Emmanuel Macron ?
Nul ne le sait, mais alors que la semaine passée, de nombreux voyants annonçaient un samedi particulièrement violent, avec le mot d’ordre « ultimatum : la France entière à Paris », les messages virulents sur les réseaux sociaux postés cette semaine étaient moins nombreux. La page Facebook Cerveaux non disponibles qui appelait pour l’acte XVIII à exprimer sa colère « pas qu’en paroles » a publié, mercredi 20 mars, un nouveau texte soulignant au contraire l’importance « de ne pas tomber dans le piège d’une escalade inutile », « face à une répression qui s’annonce encore plus indistincte et aveugle ». Elle suggère l’invention de nouveaux modes de protestation pour s’en prendre notamment « au portefeuille », « au confort » ou à « l’image médiatique » des gouvernants et à « des actions moins clivantes sur l’aspect de la violence » sans pour autant « enlever la radicalité du mouvement ».
Ce groupe Facebook est ainsi très hostile à la démarche du groupe de « gilets jaunes » pacifiques qui, depuis janvier, tient à déclarer un parcours de manifestation, en lien avec la préfecture, ce qui avait apaisé les cortèges pendant plusieurs semaines. Si aucun parcours n’avait été déclaré pour le 16 mars, les pacifistes étant appelés à rejoindre la marche pour le climat, vingt-huit cosignataires ont de nouveau déclaré un itinéraire pour ce samedi 23 mars. Les Champs-Elysées étant interdits, le parcours partira de la place Denfert-Rochereau vers 13 heures, pour se terminer au Sacré-Cœur.
AFP.