« Gilets jaunes » : à Bordeaux, des commerçants tiraillés entre l’envie de rester ouverts et la peur des violences

  • 2019-03-31 01:54:02
Le nouveau maire de la ville, Nicolas Florian, avait appelé à une « ville morte », craignant « une journée apocalyptique ». Environ 5 000 personnes ont manifesté samedi. Le communiqué du nouveau maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a surpris, vendredi 29 mars : « Devant la présence annoncée de centaines de casseurs et de risques avérés de dégradations et de violences, j’invite les Bordelais qui souhaitent se rendre en centre-ville ce samedi à la plus grande prudence et même à différer leur déplacement en restant chez eux. » L’élu a encouragé les commerçants à « baisser leur rideau pour se protéger », appelant à une « ville morte » : « C’est une journée qui peut être apocalyptique. » Les mots du maire ont immédiatement été relayés auprès de nombreux commerçants. « Les trams s’arrêtent à 11 heures, c’est devenu une journée compliquée pour nous », explique Laure Lichtenthaler, fleuriste qui a décidé samedi de fermer à 15 heures les portes de sa boutique. Située à proximité du tribunal de grande instance, à quelques pas de la place Pey-Berland, théâtre des affrontements récents, elle préfère ne pas prendre de risques. Comme elle, de nombreux commerçants ont écouté l’appel de Nicolas Florian, et ont fermé boutique en début d’après-midi. Dans le quartier de la porte Dijeaux, près de la place Gambetta, les rues étaient vides. Toutes les grandes enseignes avaient tiré leurs rideaux de fer, et les badauds, généralement très nombreux à arpenter ce quartier le samedi, n’étaient pas au rendez-vous en cette journée printanière. Céline Lepinay a fini par fermer sa boutique de vêtements. Une de ses clientes juriste lui a indiqué que les assurances ne couvriraient pas les dommages qui pourraient être occasionnés, en raison de la demande conjointe de la préfecture et de la mairie : « Je ne comprends pas ce conseil lancé par le maire. Nous avons également une boutique à Nantes. Ce week-end, une braderie a lieu sans encombre, le contraste est saisissant entre les deux villes. » A l’angle de la rue, la pharmacienne s’inquiète : « C’est compliqué pour nous de fermer, nous sommes un service de santé. Il est devenu difficile de travailler le samedi, de nombreux blessés viennent nous demander de l’aide. Mais nous ne sommes pas un service AFP.

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