« Le monde se remilitarise à un rythme inconnu depuis la fin de la guerre froide »

  • 2019-04-29 21:21:32
En 2018, les dépenses militaires ont progressé de 2,6 % dans le monde pour atteindre 1 822 milliards de dollars (1 634 milliards d’euros), soit 2,1 % de la richesse produite, explique notre journaliste, Jean-Michel Bezat. Pertes & profits. Le marché de l’armement se porte bien et ses perspectives sont excellentes. Avec Donald Trump à Washington, Vladimir Poutine à Moscou, Xi Jinping à Pékin, Narendra Modi à New Delhi, Mohammed ben Salman à Ryad, et jusqu’aux puissances européennes comme la France, le monde se remilitarise et modernise ses arsenaux à un rythme inconnu depuis la fin de la guerre froide. Deux faits l’ont confirmé ces derniers jours. Indianapolis (Indiana), vendredi 26 avril. Bombant le torse devant le congrès de la National rifle association, le puissant lobby des armes à feu, le président des Etats-Unis a annoncé, le retrait américain du traité sur le commerce des armes adopté par l’ONU en 2013, seul texte destiné à améliorer et responsabiliser (un peu) le commerce des armes. « Nous ne laisserons jamais des bureaucrates étrangers piétiner les libertés garanties par le deuxième amendement [de la Constitution] », qui garantit au citoyen le droit de détenir et de porter des armes au nom de « la sécurité d’un Etat libre ». Stockholm, lundi 29 avril. En 2018, les dépenses militaires ont progressé de 2,6 % dans le monde pour atteindre 1 822 milliards de dollars (1 634 milliards d’euros), soit 2,1 % de la richesse produite, révèle le Stockholm international peace research Institute (Sipri). Après 1,1 % en 2017, c’est la deuxième année consécutive de hausse des crédits, et elle reflète la course à l’hyper puissance des Américains et des Chinois, qui concentrent la moitié de l’effort. Avec 649 milliards de dollars, les Etats-Unis ont dépensé presque autant que les huit suivants. La Chine, qui y consacre 1,9 % à 2 % de son PIB depuis trente ans, arrive en deuxième position avec 250 milliards (+ 5 %), suivie de l’Arabie saoudite, de l’Inde et de la France. Si Paris entre dans le top 5, c’est que Moscou a dû baisser la garde. Une pause « entre deux périodes de programmation militaire », prévient l’institut suédois pour la paix.   AFP.

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