Tensions avec l’Iran : Washington ordonne le départ d’Irak de certains employés d’ambassade

  • 2019-05-16 00:01:18
Un porte-parole britannique de la coalition internationale en Irak et Syrie a toutefois démenti tout changement de posture iranienne, plongeant le Pentagone dans l’embarras. Dans un contexte de tensions croissantes avec l’Iran, le département d’Etat américain a ordonné, mercredi 15 mai, à son personnel diplomatique non essentiel de quitter l’ambassade de Bagdad et le consulat d’Erbil, en Irak. « Les services habituels de visa dans les deux postes sont temporairement suspendus », indique une alerte de sécurité postée sur le site du département d’Etat. « Le gouvernement américain a une capacité limitée pour fournir des services d’urgence aux citoyens américains en Irak », précise ce communiqué. Il prévient également, dans un avis déconseillant aux voyageurs de se rendre en Irak, que « de nombreux groupes terroristes et rebelles sont actifs en Irak et attaquent régulièrement les forces de sécurité irakiennes comme les civils . Des milices confessionnelles antiaméricaines peuvent également menacer les citoyens américains et les compagnies occidentales dans tout l’Irak ». Si le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a assuré la veille à Moscou que les Etats-Unis « ne cherchent pas une guerre avec l’Iran », le Kremlin s’est dit mercredi inquiet de cette « escalade des tensions », a fait savoir son porte-parole, Dmitri Peskov, qui a accusé les Etats-Unis de « provoquer » l’Iran. Les armées allemande et néerlandaise ont par ailleurs annoncé avoir suspendu, jusqu’à nouvel ordre, leurs opérations de formation militaire en Irak en raison des risques dans le pays liés aux tensions avec l’Iran. « Menaces crédibles » contreditesLa semaine dernière, M. Pompeo a effectué une visite surprise à Bagdad, après avoir annulé à la dernière minute une visite prévue à Berlin au motif de « questions urgentes à régler ». « La raison pour laquelle nous allons » à Bagdad « ce sont les informations qui indiquent une escalade des activités de l’Iran », a dit Mike Pompeo, qui a rencontré le premier ministre, Adel Abdel Mahdi, et le président, Barham Saleh. Au terme de sa visite, il a déclaré avoir reçu « l’assurance » des dirigeants irakiens qu’ils « comprenaient que c’était leur responsabilité » de « protéger de manière adéquate les Américains dans leur pays ». Mais la semaine dernière, le Pentagone a annoncé l’envoi dans la région d’un navire de guerre et d’une batterie de missiles Patriot, s’ajoutant au déploiement du porte-avions USS Abraham-Lincoln et de bombardiers B-52. Il a justifié ce déploiement par des « signaux clairs montrant que les forces iraniennes et leurs affidés font des préparatifs à une attaque possible contre les forces américaines ». Le général Chris Ghika, un porte-parole britannique de la coalition internationale, sous commandement américain, présente en Irak et Syrie pour lutter contre les djihadistes, a toutefois démenti mardi toute « aggravation de la menace posée par les forces pro-iraniennes », plongeant l’administration Trump dans l’embarras. Ces propos « contredisent les menaces crédibles reçues des services de renseignement américains et alliés concernant les forces pro-iraniennes dans la région », a rétorqué le Pentagone. Le département d’Etat a également tenté mercredi de minimiser ses déclarations. L’Iran, ennemi numéro un des Etats-UnisDes responsables iraniens, notamment des gardiens de la révolution, ont menacé ces derniers mois de s’en prendre aux intérêts américains au Proche-Orient en réponse à la pression croissante exercée par les Etats-Unis sur Téhéran depuis la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire. Autre source de tensions, les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent l’Iran d’être derrière les actes de « sabotage » qui ont visé au cours du week-end quatre navires au large des Emirats arabes unis mais aussi de l’attaque de drone menée mardi par le mouvement chiite yéménite houthiste contre des installations pétrolières en Arabie saoudite. A la suite de ces deux incidents, le commandement central de l’armée américaine a annoncé mardi soir que ses quelque 5 200 soldats déployés en Irak avaient été placés en état d’alerte avancée en raison de « possibles menaces imminentes ». Montée des tensionsLe guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, a assuré mardi que Téhéran ne recherchait pas la guerre avec les Etats-Unis. Mercredi, le ministre de la défense iranien, cité par l’agence semi-officielle Isna, a toutefois affirmé que l’Iran sortira « la tête haute » de l’épisode actuel de tension, ajoutant que « le front américano-sioniste à éprouver[ait] le goût amer de la défaite ». AFP.

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