Bombardement de Bouaké : « Coup du sort, coup de poker ou coup monté ? »
2019-05-31 01:44:49
Le 6 novembre 2004, un raid aérien de l’armée ivoirienne tuait neuf soldats français. Qui a ordonné cette attaque et dans quel but ?, s’interroge notre chroniqueur.
Qui est responsable du bombardement d’un camp militaire français à Bouaké, en Côte d’Ivoire, qui provoqua le 6 novembre 2004 la mort de neuf soldats de la force « Licorne » et d’un civil américain ? Le procès par contumace d’un pilote de nationalité biélorusse et de deux copilotes ivoiriens impliqués dans ce raid aérien doit se tenir à Paris, théoriquement en 2020. En revanche, trois hauts responsables politiques français, soupçonnés par les magistrats instructeurs de cette affaire d’avoir entravé l’action de la justice, échapperont à toute poursuite. Ainsi en a récemment décidé la commission des requêtes de la Cour de justice de la République, saisie à la demande de l’avocat de plusieurs parties civiles, Me Jean Balan.
Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier, respectivement ministres de la défense, de l’intérieur et des affaires étrangères en novembre 2004, n’auront pas à répondre de leurs actes devant une juridiction française. Pourtant, dans son ordonnance de renvoi devant la Cour de justice de la République, rendue en février 2016, la juge Sabine Khéris notait : « La décision de ne rien faire concernant les pilotes arrêtés au Togo a été prise à l’identique par le ministère de l’intérieur, le ministère de la défense et le ministère des affaires étrangères. Ce qui permet de penser à l’existence d’une concertation à un haut niveau de l’Etat et non au fait que des services subalternes ou techniques aient géré la situation. »
AFP.