Les « gilets jaunes » se mobilisent pour l’acte XXIX

  • 2019-06-01 23:22:55
Des appels au rassemblement ont été lancés notamment à Paris, où des manifestants se sont élancés en direction de la place de la Nation. Six jours après les élections européennes, qui n’ont pas marqué l’émergence claire d’un vote « gilet jaune », le mouvement a organisé de nouvelles manifestations, samedi 1er juin, dans plusieurs villes de France. Des appels au rassemblement ont été lancés notamment à Paris, où près de 2 000 personnes ont manifesté. Des restrictions de circulation ont été émises par la préfecture de police, notamment sur les Champs-Elysées. Partis vers 13 heures de la place Denfert-Rochereau dans le 14e arrondissement, les manifestants, parfois équipés de sifflets ou de tambours, devaient rejoindre la place de la Nation. « Justice sociale justice fiscale ! », « anti, anti, anticapitaliste ! », pouvait-on notamment entendre dans le cortège, qui semblait un peu plus clairsemé que celui de la semaine passée, qui comptait 2 100 manifestants, selon le ministère de l’intérieur. « On ne lâche rien ! Les médias disent que le mouvement est mort, mais c’est faux », affirme Sandrine, 53 ans, de Massy-Palaiseau, auxiliaire familiale, présente chaque samedi depuis le 17 novembre 2018. « On est hyperrésistants. Il y aura peut-être un petit creux pendant l’été, mais en septembre ça va repartir de plus belle. » Appel à des rassemblements dimancheDes manifestations devaient également se tenir à Montpellier, au Havre, à Strasbourg, Bordeaux et Toulouse, où plus de 1 800 personnes se disaient « intéressées » par l’événement annoncé sur Facebook. A Lyon, la manifestation annoncée vise la « convergence “gilet jaune” – blouse blanche », en soutien au personnel médical. Après des mois de mobilisation variable, attirant de plusieurs dizaines de milliers à plus de 200 000, les dernières semaines ont montré un essoufflement de la mobilisation : le 18 mai, ils étaient environ 15 500 à travers la France, et 12 500 samedi dernier. Alors que le procureur de Paris a assuré cette semaine que des policiers seraient jugés pour violences lors des manifestations, suscitant la colère des organisations syndicales de la police, plusieurs slogans contre les forces de l’ordre étaient scandés dans les rues de Paris samedi. Depuis le début du mouvement, le 17 novembre, 2 448 personnes ont été blessées côté manifestants et 1 797 parmi les forces de l’ordre, selon des chiffres du ministère de l’intérieur arrêtés au 13 mai. Mais « peut-être que les policiers vont rejoindre le mouvement et se mettre de notre côté », espère Sandrine. « Car aujourd’hui l’Etat se retourne contre eux, alors qu’ils n’ont fait qu’obéir aux ordres. » D’autres manifestations sont prévues en France samedi, ainsi qu’une « marche des mutilés » dimanche à Paris. D’autres collectifs ont appelé à un « dimanche jaune », sans point de rassemblement précis. « On aura beaucoup plus de monde sur tout le week-end, avec tous les gens qui travaillent le samedi », arguent les organisateurs, qui visent aussi à « fatiguer les forces de l’ordre » : « S’ils bossent le samedi et le dimanche, ils vont demander des comptes au gouvernement ! »

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