Moldavie : Parlement dissous et nouvelles élections en vue

  • 2019-06-09 22:56:07
Après des mois de négociations, le Parlement moldave a approuvé la composition d’un gouvernement issu d’une alliance inédite entre le Parti socialiste du président prorusse Igor Dodon et l’alliance proeuropéenne ACUM de Maia Sandu. La Moldavie renoue avec la crise politique. La Cour constitutionnelle moldave a annoncé avoir relevé de ses fonctions, dimanche 9 juin, le chef de l’Etat, Igor Dodon, et nommé à sa place un ancien premier ministre, Pavel Filip. Dans la foulée, M. Filip a dissous le Parlement de l’ex-République soviétique et convoqué de nouvelles élections, prévues le 6 septembre. Lors d’une conférence de presse, il a expliqué qu’Igor Dodon avait refusé de dissoudre le Parlement, alors même que la Cour constitutionnelle avait estimé vendredi qu’il devait être dissous et de nouvelles élections organisées. La veille, après des mois de négociations, le Parlement moldave a approuvé la composition d’un gouvernement issu d’une alliance inédite entre le Parti socialiste du président prorusse Igor Dodon et l’alliance proeuropéenne ACUM de Maia Sandu. Ils s’étaient entendus pour nommer Maia Sandu, ancienne ministre de l’éducation et conseillère à la Banque mondiale, au poste de premier ministre. Eloigner Vlad Plahotniuc du pouvoirCet accord vise à mettre fin à la crise politique en cours depuis les élections législatives de février, d’où aucune majorité claire n’a émergé, et à éloigner du pouvoir Vlad Plahotniuc, oligarque accusé de longue date de tirer les ficelles de la politique moldave. L’alliance de ces deux formations, dans un pays traditionnellement divisé entre les partisans d’une intégration européenne et ceux tournés vers la Russie, a immédiatement provoqué la fureur de M. Plahotniuc, dont le parti est la deuxième force parlementaire et qui a dénoncé un « coup d’Etat ». Le Parlement a en outre adopté samedi une résolution comparant la Moldavie à un « Etat en captivité ». « Le régime de Plahotniuc est devenu le pire des maux auxquels la Moldavie a eu à faire dans son histoire moderne », dit cette déclaration lue par le nouveau ministre de l’intérieur, Andreï Nastase, allié de Maia Sandu. « Les oligarques ont établi une dictature mue par la manipulation, la terreur, le mensonge et la désinformation. Le pays se vautre dans la corruption. Nous, les députés, (…) avons le devoir de rétablir la démocratie », poursuit le texte. Appel au calme de l’Union européenneDe son côté, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé dimanche « au calme et à la retenue ». L’Union européenne réitère avec force son appel au calme et à la retenue. Le dialogue entre les représentants démocratiquement élus doit rester la clé pour trouver une solution à la crise politique actuelle. Petit pays de 3,3 millions d’habitants coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, la Moldavie peine à sortir de crises politiques à répétition et est régulièrement touchée par des scandales politico-financiers, comme la découverte en 2016 que 1 milliard de dollars, représentant 15 % du PIB moldave, avait disparu des caisses de trois banques du pays.

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