Royaume-Uni : la chef des conservateurs écossais démissionne après la suspension du Parlement
2019-08-29 13:23:50
Cette annonce intervient au lendemain de celle du premier ministre britannique, Boris Johnson, de suspendre le Parlement cinq semaines à la rentrée.
Au lendemain de l’annonce du premier ministre britannique, Boris Johnson, de suspendre le Parlement pendant cinq semaines à la rentrée, la chef des conservateurs écossais, Ruth Davidson, a fait savoir jeudi 29 août qu’elle démissionne.
Dans sa lettre de démission, Mme Davidson a évoqué « le conflit » qu’elle a « ressenti sur le Brexit ». La quadragénaire, favorable au maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne et dont la personnalité charismatique a redonné un nouveau souffle au Parti conservateur en Ecosse, a également justifié sa décision par des raisons familiales.
Ruth Davidson a pris en 2011 la tête du parti conservateur en Ecosse. Sous sa houlette, les tories ont bondi en nombre de sièges, passant de 1 à 13 aux élections législatives anticipées de juin 2017. Une performance d’autant plus remarquable qu’au niveau national, le scrutin avait été fatal aux conservateurs, faisant perdre à la première ministre Theresa May sa majorité absolue. Opposée à l’indépendance de l’Ecosse, Mme Davidson avait ainsi mis un coup de frein aux aspirations de la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, qui avait perdu une vingtaine de sièges.
Division chez les conservateursCette démission montre la division chez les conservateurs sur la conduite à tenir sur le Brexit. Favorable à une sortie sans accord plutôt que de respecter celui conclu en novembre 2018 entre sa prédecesseure, Theresa May, et Bruxelles, Boris Johnson a décidé mercredi de suspendre le Parlement britannique de la deuxième semaine de septembre jusqu’au 14 octobre, soit deux semaines avant la date prévue du Royaume-Uni de l’Union européenne.
« Je pense qu’il est essentiel que le Parlement siège avant le Conseil européen [prévu le 17 et 18 octobre prochain], et si, comme je l’espère, un accord avec l’UE est imminent, le Parlement aura la possibilité d’adopter la loi sur l’accord de retrait nécessaire pour la ratification avant le 31 octobre », a expliqué le chef du gouvernement dans un communiqué. « Les semaines précédant le Conseil européen sont vitales pour mes négociations avec l’UE », a-t-il souligné, ajoutant : « En montrant unité et détermination, nous avons une chance de décrocher un nouvel accord qui puisse être adopté par le Parlement. »
Cette annonce a été critiquée jusque dans les rangs conservateurs, l’ancien ministre des finances Philip Hammond, opposé au scénario d’une sortie sans accord de l’UE, dénonçant un « scandale constitutionnel ». Mardi soir, plusieurs centaines de personnes ont manifesté contre la suspension, devant le Parlement, puis Downing Street, où est installé le premier ministre. En quelques heures, une pétition contre la décision de Boris Johnson, déposée sur le site du Parlement, a recueilli plus d’un million de signatures.