Brexit : les eurodéputés haussent le ton face à Boris Johnson
2019-09-19 07:00:02
Le Parlement européen a voté une résolution soulignant que, si Londres ne respecte pas ses obligations financières, l’assemblée s’opposera à tout accord de sortie.
Boris Johnson n’a que quelques vrais amis à Strasbourg. Le premier ministre britannique peut compter sur les eurodéputés bruyants et hilares du Brexit Party (parti militant pour le Brexit) de Nigel Farage et sur l’extrême droite europhobe, qui dénoncent ensemble « l’empire européen » et « les élites fédéralistes qui prennent en otages les citoyens britanniques et irlandais ». Mais il a, face à lui, une très large coalition : cinq groupes, allant des conservateurs du Parti populaire européen (PPE) à la gauche radicale. Celle-ci a adopté, mercredi 18 septembre, une résolution à même de contrarier « Bo-Jo » dénonçant un dirigeant qui fait vivre « les heures plus noires » à son pays, selon le mot d’un élu espagnol du PPE.
Faisant de M. Johnson le « responsable du chaos », l’« auteur d’un pari stupide », un « dictateur », ou un « Hulk qui ferait mieux de jouer le rôle de Madame Doubtfire », les parlementaires européens exigent, par cette résolution, qu’il incombe désormais au premier ministre du Royaume Uni de « présenter par écrit des solutions alternatives pleinement opérationnelles » pour résoudre tous les problèmes actuels et ceux qui affecteront la future relation entre Londres et l’Union européenne.
Le texte évoque aussi « la forte opposition, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Chambre des communes, à la décision de suspendre le Parlement britannique jusqu’au 14 octobre 2019, qui rend plus probable le retrait sans accord ». Ce qui n’entraînera toutefois pas la disparition des « obligations financières et autres » du Royaume‑Uni, précise le texte. Et si Londres ne respectait pas lesdites obligations, l’assemblée refusera, affirme la résolution, de donner son consentement à toute entente éventuelle entre l’Union et Londres.
Les eurodéputés ne soutiendraient, en revanche, une prolongation du délai de sortie au-delà du 31 octobre que « s’il existe pour cela des raisons et un objectif valables », comme l’organisation d’élections générales ou d’un nouveau référendum. L’espoir évident de l’assemblée étant la chute de « Bo-Jo ».